Les investissements verts : mode d’emploi

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Par Deutsche Bank Belgique

Les investissements « verts » sont bons pour la planète, mais pas seulement. Ils offrent également un potentiel de rendement dans un portefeuille. Quelles options s’offrent aux investisseurs  particuliers ?
En résumé :

    • Les obligations vertes permettent d’investir dans des projets durables.
    • Le financement des projets verts peut également se faire par l’intermédiaire de fonds d’investissement ou de produits structurés.

  1. Qu’est-ce qu’une obligation verte ?

Tant les entreprises que les gouvernements peuvent émettre des obligations vertes (‘green bondsen anglais). Avec les fonds ainsi collectés, elles s’engagent à investir dans des projets durables. Dans l’efficience énergétique des bâtiments, par exemple, ou bien encore dans des infrastructures de transport public ou de voies cyclables, dans la construction de parcs d’éoliennes, dans la gestion durable des eaux et des déchets, etc.

Une obligation verte est un titre de créance, à l’instar d’une obligation traditionnelle. En échange de la mise à disposition d’une somme d’argent, le souscripteur reçoit des intérêts de la part de l’émetteur. L’émetteur est tenu de lui rembourser le montant nominal après une période convenue.

Dans le cas d’une obligation verte, l’argent sert exclusivement à financer des projets durables. C’est une tierce partie qui est chargée de vérifier si l’argent investi est bel et bien consacré, en toute transparence, à ces projets.

  1. Pourquoi les obligations vertes sont-elles de plus en plus populaires ?

En avril, le gouvernement flamand a récolté 750 millions d’euros en un clin d’œil pour une obligation durable. Quelques semaines plus tard, le gouvernement néerlandais a facilement levé 6 milliards d’euros pour une obligation verte, notamment pour la construction du plus grand parking de vélos du monde, à Utrecht. Les obligations vertes des entreprises suscitent également l’appétit des investisseurs. C’est ainsi que les obligations vertes qui ont déjà été émises par Apple, Verizon, Ahold Delhaize, Philips, PostNL et d’autres grandes entreprises ont remporté un franc succès.

Aujourd’hui, la performance en termes de rendement n’est plus le seul élément qui compte aux yeux de nombreux investisseurs. La plus-value non financière que les entreprises et les gouvernements apportent à la société et à l’environnement gagne en importance. C’est pourquoi le nombre des investisseurs optant pour la durabilité est en constante augmentation. Alors que les investissements durables s’élevaient à 20.000 milliards de dollars en 2016, ils dépassaient 30.000 milliards de dollars en 2018. Les obligations vertes gagnent plus particulièrement en popularité. En 2011, la taille du marché était de 1,5 milliard de dollars, en 2016, de 78 milliards de dollars et en 2018, elle atteignait déjà 135 milliards de dollars.

  1. Qui détermine qu’une obligation verte est effectivement « verte » ?

    L’International Capital Markets Association (ICMA) a élaboré ce que l’on appelle les Green Bond Principles1. Il s’agit de directives pour une communication transparente au moment de l’émission d’obligations vertes. Ces normes portent notamment sur l’utilisation et la gestion des revenus, le processus de sélection et d’évaluation des projets, les rapports aux parties prenantes,etc.
    Cependant, l’application de ces directives de l’ICMA se fait sur une base volontaire. Le danger de ‘greenwashing’(présenter quelque chose comme étant plus vert qu’il ne l’est en réalité) n’est pas inconcevable. Pour cette raison, de plus en plus d’émetteurs collaborent également avec d’autres organismes indépendants, tels que la « Climate Bonds Initiative », qui supervise strictement la certification. Les investisseurs exigent de la transparence, à juste titre. Les obligations vertes obligent les entreprises et les gouvernements à exposer très précisément ce qu’ils font. C’est la raison pour laquelle la plupart des émetteurs sont certifiés

  2. De quelles autres façons puis-je investir de manière durable ?

Une deuxième option consiste à investir dans un produit structuré vert2. Il s’agit d’un investissement dont le rendement dépend d’un scénario prédéterminé. Le rendement peut, par exemple, être lié à l’évolution d’un panier d’actions durables. Le rendement est versé sous la forme d’un coupon régulier (à l’instar des obligations vertes) ou d’un coupon unique à l’échéance de la durée de l’investissement. À l’échéance de cette période, l’investisseur reçoit le capital investi (sauf en cas de faillite de l’émetteur) s’il a souscrit à un produit proposant une garantie ou une protection de capital.

Avec un produit structuré vert, on peut combiner le meilleur des deux mondes : on peut viser un rendement potentiellement plus élevé que celui des obligations vertes et investir dans des projets verts clairement définis, comme c’est le cas avec les obligations vertes.

Outre les obligations et les produits structurés verts, il existe également des fonds durables. Une partie de ces fonds durables investit spécifiquement dans un ou plusieurs thèmes environnementaux. On peut ainsi investir dansl’utilisation durable de l’eau, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la gestion intelligente des déchets, les bonnes pratiques agricoles, etc. Ce faisant, on peut viser des rendements potentiellement plus élevés que ceux des obligations vertes. L’inconvénient ? On ne finance plus directement un projet vert spécifique comme c’est le cas pour les obligations vertes.

Chaque produit d’investissement comporte des caractéristiques et des risques qui lui sont propres. Chaque décision d’investissement doit être prise sur la base des informations essentielles pour l’investisseur et du prospectus et doit être conforme au profil de l’investisseur.

Footnotes

1Pour de plus amples informations, veuillez consulter la publication de l’ICMA « The Green Bond Principles 2017 ». www.icmagroup.org/assets/documents/Regulatory/Green-Bonds/GreenBondsBrochure-JUNE2017.pdf

2Les instruments financiers structurés verts, également connus sous le nom de Green Structured Notes, existent sous la forme d’« instruments de créance structurés » ou « instruments dérivés ». Un instrument financier structuré est un instrument financier à durée limitée, habituellement émis par des institutions financières, qui offre un rendement lié à un ou des actifs sous-jacents (p. ex., un taux d’intérêt ou un indice boursier) par l’intermédiaire de coupons fixes ou variables versés au cours de la durée ou à l’échéance du titre. Dans le cas des titres de créance structurés, l’émetteur s’engage à rembourser à l’investisseur au moins 90% du capital souscrit (hors frais) à l’échéance (sauf en cas de faillite ou de risque de faillite de l’émetteur). Dans le cas d’un « instrument dérivé », l’émetteur d’une Structured Note ne s’engage toutefois pas à rembourser à l’investisseur 100% du capital souscrit (hors frais) à l’échéance. Les instruments financiers structurés verts sont soumis à une validation par l’International Capital Markets Association (ICMA) sur la base des Green Bond Principles.

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