Quelle est la situation des banques européennes 10 ans après la crise financière ?

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Selon les analystes de Moody’s, 10 ans après la crise financière de 2008, les banques n’ont toujours pas retrouvé une situation normale. La Banque centrale européenne (BCE) soutient toujours ce secteur à travers le quantitative easing (QE) et les TLTRO qui sont ces prêts à long terme qui ont permis aux banques européennes d’obtenir du crédit à des conditions avantageuses.

Mais ces prêts viennent à échéance à concurrence de 350 milliards d’euros en 2020 et 350 milliards en 2021, soit un total de 700 milliards d’euros sur 2 ans. La BCE se retirera sans doute avec prudence et patience et l’on pourrait prévoir un aménagement des modalités de sortie ou une utilisation d’autres instruments pour soutenir un secteur qui, dans certains pays comme l’Italie, la France l’Espagne ou le Portugal, reste encore fragile.

Analysons quelques facteurs qui reflètent la santé de ce secteur.

  • Les risques sur les actifs des banques (assets risks) : Il y a encore, en 2018, 820 milliards de risques non performants dans le bilan des banques européennes. Cette situation est meilleure qu’en 2007 mais reste préoccupante dans certains établissements. Il y a aussi une plus forte compétition en raison de la faiblesse des taux d’intérêt qui incite les banques à prendre plus de risque et/ou parfois moins cher.
  • Le niveau de capitalisation : Les banques ont relevé leurs ratios de solvabilité, ce qui leur confère une certaine stabilité. La taille des bilans a été, globalement, réduite.
  • Les contraintes réglementaires ont engendré des coûts supplémentaires mais elles ont aussi permis d’assainir quelques situations. Ces contraintes pèsent cependant sur les pondérations des crédits et provoqueront sans aucun doute un changement dans les comportements d’octrois de crédits. En effet, dans les prêts hypothécaires, la quotité du prêt par rapport à la valeur de l’immeuble va certainement diminuer et ce, en raison de nouvelles réglementations qui interviendront dès 2022.
  • La liquidité : Les banques ont accru leur ratio de liquidité.
  • La rentabilité : C’est sans doute le talon d’Achille de ce secteur ! Dans un environnement de taux d’intérêt faibles et de marges réduites, la rentabilité de ce secteur est érodée même si la baisse des marges est compensée partiellement par un accroissement des volumes. L’efficacité opérationnelle des banques européennes n’est pas très bonne.
  • La transformation technologique : Cette transformation est un passage obligé mais il a un coût non négligeable.

En conclusion, on peut donc estimer que les banques européennes présentent une meilleure qualité de leurs bilans par rapport à 2008 mais que leur rentabilité n’est pas au rendez-vous. L’Union bancaire n’est pas encore parachevée. De ce fait, il manque, par exemple, un système de protection mutualisé au niveau européen. Compte tenu des coûts auxquels les établissements doivent faire face en Europe, on peut encore s’attendre à certaines opérations de consolidation à moyen terme. Secteur à suivre donc !

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