Que se passerait-il si la Deutsche Bank tombait en faillite ?

@pexels

Les faits

La Deutsche Bank annonce un nouveau plan de restructuration. On parle désormais de la suppression de 18.000 postes d’ici 2022. L’an dernier 6.000 postes avaient déjà été supprimés. Par ailleurs, la grande banque allemande va créer une structure de bad bank dans laquelle elle va loger près de 74 milliards d’euros de crédits risqués et spéculatifs. On avait déjà vu la création d’une telle structure avec Dexia suite à la crise de 2008. La capitalisation boursière de la grande banque allemande a été divisée par 4 en 4 ans.

Risque de faillite ?

Pour rappel, l’élément déclencheur de cette situation a été l’amende de 14 milliards de dollars requise par les autorités américaines en 2016.  Y a-t-il réellement un risque de faillite ? Selon l’AFP, ce serait le plan de la dernière chance pour cette banque. En effet, elle avait essayé de conclure un accord avec la Commerzbank mais les plans de fusion ont échoués. Elle a réalisé un faible bénéfice en 2018 mais après 3 années consécutives de pertes. Le nouveau plan de restructuration va refaire plonger les comptes dans le rouge en 2019. La banque a décidé par ailleurs de concentrer ses activités en Allemagne et en Europe. Mais, le problème est plus large que la Deutsche Bank. Il concerne tout le secteur bancaire allemand. La Deutsche Bank est considérée comme une banque systémique, ce qui signifie que sa faillite aurait un effet sur l’ensemble du secteur bancaire allemand et européen. Pour l’instant, des mesures sont prises pour éviter le scénario catastrophe.

Bail-in

En janvier 2016, est entré en vigueur le bail-in, un mécanisme qui permet au régulateur de prendre des mesures en vue de prévenir la défaillance des banques. Le but de ces mesures est de faire supporter la défaillance de la banque par ses créanciers, ses actionnaires et par les déposants qui ont plus de 100.000 euros en compte, et non plus par les pouvoirs publics, c’est à dire par les citoyens. On distingue ainsi le bail-in du bail-out qui est le renflouement des banques par l’Etat, comme ce fut le cas en 2008.

Et en Belgique ?

La succursale en Belgique semble épargnée par ce plan de restructuration. Les clients de la banque se posent des questions concernant leurs avoirs détenus sur les comptes de cette institution. Qu’en est-il plus particulièrement en Belgique ? En Belgique, la Deutsche Bank est une succursale de la maison-mère allemande et non pas une filiale. Qu’est-ce que cela implique concrètement ? Cela signifie que la banque n’est pas une banque belge et que, en cas de faillite, la garantie des 100.000 euros ne sera pas payée par l’Etat belge mais par l’Etat allemand.

Quelles sont les conséquences pour les clients ?

Si les clients disposent de plus de 100.000 euros en compte, ils viendront comme créanciers dans la masse pour les sommes au-delà de 100.000 euros. Cependant, les banques allemandes, et la Deutsche Bank en particulier, ont un système de protection volontaire. « Le volet volontaire est spécifique aux banques allemandes et offre une protection supplémentaire au-delà du volet légal, et ce, pour un montant maximum par client qui correspond à 20% des capitaux propres de la banque concernée. Le volet volontaire s’applique à l’ensemble des avoirs de tous les clients des banques qui y adhèrent, parmi lesquels tous les clients de Deutsche Bank AG (y compris ceux de la succursale belge) », peut-on lire sur le site de Deutsche Bank Belgique. Les déposants pourraient donc bénéficier d’une garantie supérieure à 100.000 euros. Rappelons ici le principe de diversification qui doit guider les investisseurs. Cela vaut aussi pour les comptes en banque. Les personnes qui détiennent des créances ou des actions de cette banque devront aussi être attentives. Dans ce cas, elles ne sont couvertes par aucune garantie.

Et les titres en portefeuille ?

Ici, il n’y a pas de problème en cas de faillite. Rappelons que, contrairement aux comptes bancaires, les comptes-titres ne sont pas inscrits dans le bilan de la banque. Ils restent, quoiqu’il advienne, la propriété de leurs détenteurs. Pas de souci à se faire donc si l’on est en gestion ou si l’on dispose de comptes-titres dans cette banque.

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