
Par Andrew Evans, gestionnaire de fonds chez Schroders
De nombreux investisseurs sont attirés par l’apparente «sécurité» qu’offrent certains secteurs d’activité. Mais cette sécurité est liée au prix que vous payez pour une action et non pas à la dynamique sous-jacente de l’entreprise.
Actions défensives
Les investisseurs en actions classent les entreprises par secteur pour mesurer leurs performances à différents moments du cycle économique. Par exemple, les producteurs de denrées alimentaires, de boissons et de tabac entrent dans la catégorie des biens de consommation de base, un secteur souvent qualifié de «défensif».
La raison de ce classement vient du fait que la demande de nourriture, de cigarettes, etc. reste généralement stable, indépendamment des performances de l’économie. Les revenus et les profits de cette catégorie d’entreprises ont donc tendance à bien résister, même en période de récession économique. Il s’ensuit que ces entreprises défensives sont souvent considérées comme des investissements sûrs et fiables.
Actions cycliques
À l’autre extrémité du spectre, il y a les secteurs «cycliques» qui affichent les performances les meilleures en période de haute conjoncture, mais dans lesquels la demande reflue lorsque l’économie ralentit. L’automobile et la vente au détail sont des exemples typiques de secteurs de consommation cycliques parce que les ventes augmentent dans ces secteurs lorsque les perspectives économiques inspirent confiance. Les actions industrielles entrent dans la même catégorie parce que les entreprises investissent davantage lorsqu’elles s’attendent à une hausse de la demande. Les revenus et les bénéfices, et donc les cours des actions, de ces entreprises cycliques peuvent cependant être sujets à une certaine volatilité parce que la demande fluctue en fonction des performances de l’économie en général.
Qu’est-ce que le risque?
L’erreur que commettent bon nombre d’investisseurs est de confondre la volatilité quotidienne des cours boursiers et le risque. En termes d’investissement, le risque désigne le risque de subir une perte permanente de capital. La recherche a montré que le prix payé par l’investisseur est le principal déterminant du rendement qu’il obtient. Le risque le plus critique est donc avant tout le risque de trop payer pour un investissement.
Si certaines actions sont peu chères, cela peut naturellement être dû à diverses raisons. Il est difficile de faire la distinction entre ces actions et celles qui sont bon marché, mais qui ont une marge de progression. C’est là qu’interviennent les avantages du stock picking. Les investisseurs actifs qui sont prêts à fouiller un peu parviennent à trouver des sociétés dont les titres se négocient à des prix attrayants et qui ont un bilan suffisamment solide pour résister aux périodes difficiles.
Cela ne signifie pas pour autant que l’investisseur qui achète des titres de sociétés moins chers a la garantie d’obtenir un rendement plus élevé. Les actions n’offrent aucune garantie. Leur valeur pouvant être volatile, les investisseurs risquent de ne pas récupérer leur mise. Il faut parfois du temps et beaucoup de patience avant que le marché estime une action à sa valeur réelle. C’est aussi pour cette raison que les placements en actions sont plutôt indiqués pour les investisseurs qui ont un horizon de placement à long terme.
Approche du «revenu total»
Pour les investisseurs en quête de revenus, les dividendes constants offerts par les sociétés des secteurs de la santé, de l’alimentation et des boissons sont attrayants. Mais si les investisseurs paient un prix trop élevé pour ces actions, ils risquent de passer à côté de la croissance du capital, voire de subir une perte.
Une façon de limiter ce risque est d’opter pour la méthode du «revenu total». Cette méthode tient compte à la fois du prix payé pour l’achat d’une action et du dividende perçu. Les investisseurs qui suivent une stratégie de ce type se concentrent non seulement sur le dividende actuel de l’action, mais aussi sur son potentiel de croissance. Dans certains cas, ils peuvent même détenir des actions qui ne distribuent aucun dividende pour l’instant, mais qui en distribueront vraisemblablement dans le futur.
Bien qu’une telle approche ne permette pas d’obtenir le dividende le plus élevé à un moment précis, elle offre des perspectives de croissance du capital et de revenu sous forme de dividendes.
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