
Le terme industrie 4.0 a été inventé par les Allemands en 2011 pour qualifier la quatrième révolution industrielle. « Il s’agit d’une vision du futur de l’industrie dans laquelle l’Allemagne et plus largement les Européens ont leur place », note Anis Lahlou-Abid, Portfolio Manager chez J.P. Morgan AM à Londres. Si l’on remonte dans le temps, l’histoire des révolutions industrielles a commencé au XVIIIème siècle avec la découverte des possibilités offertes par la vapeur. Ensuite, au XIXème siècle, l’utilisation de l’électricité a favorisé un nouvel essor industriel et une nouvelle révolution. Au XXème siècle, durant les années 1970, sont apparues les plateformes modulaires liées à l’informatique.
Aujourd’hui, nous vivons une quatrième révolution : celle de l’intelligence artificielle, de l’impression 3D, des réseaux, du Cloud, de l’Internet des objets (Internet of Things ou IOT). Cette révolution entraîne de profonds changements dans les méthodes de production.
Cette industrie 4.0 s’articule principalement autour de trois piliers qui façonnent les usines de demain et d’aujourd’hui:
- Le hardware : la robotique, les senseurs, l’IOT, l’impression 3D,…
- Le software : le dessin industriel digital, les simulations, l’intelligence artificielle et le « machine learning », la réalité virtuelle et la réalité augmentée, la cybersécurité,…
- Les données (communément appelées le data) : la maintenance prédictive, le blockchain, la connectivité 5G, le jumelage digital…
Ces techniques révolutionnent la façon dont les objets sont conçus et construits. Le jumelage digital permet ainsi d’estomper les frontières entre le monde physique et le monde numérique. Comme dans l’exemple ci-dessous, un navire peut être entièrement « digitalisé »
La maintenance prédictive permet, quant à elle, de réparer une machine avant même qu’une panne ne survienne. La plupart des secteurs seront impactés par ces découvertes et ces nouveaux moyens. Ces technologies permettent de réduire les coûts de production, de diminuer les temps de production et de personnaliser les produits conformément aux souhaits des consommateurs.
Dans ce domaine, on parle aussi de réalité virtuelle et de réalité augmentée. La réalité virtuelle transporte l’utilisateur dans un monde simulé alors que la réalité augmentée crée une couche numérique sur le monde physique. Au-delà de l’utilisation dans les médias et les divertissements, ces technologies pourront développer des innovations dans les domaines de l’éducation, de la santé, des voyages et des transports, de la construction et de la fabrication d’objets. Les couches d’informations créées par ces technologies accéléreront la fusion du numérique et des identités physiques. Elles permettront de révolutionner les attentes et les pratiques en matière de formation en milieu de travail mais aussi dans la prise de décisions en temps réel qui pourront être appuyées par les éléments découlant d’un accès facile aux flux d’informations. Les simulations en réalité virtuelle permettent d’immerger les gens dans des scénarios alternatifs, ce qui favorise l’apprentissage et la préparation aux situations futures.
Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les Américains qui sont les leaders dans ce domaine mais bien … les Européens. Voici deux graphiques (Source J.P. Morgan AM) qui illustrent la part des entreprises technologiques européennes 4.0 dans le monde.
« Pour se positionner dans ce secteur,il faudra pouvoir sélectionner les champions de demain. Il convient donc de regarder plutôt vers l’Europe et de sélectionner ces valeurs en portefeuille en fonction des valorisations et de la place que ces sociétés prennent dans le futur de l’industrie et de l’économie mondiale », conclut Anis Lahlou-Abid.
Pour en savoir plus sur ces nouvelles technologies, consultez aussi sur MoneyStore :
Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?
Merci pour ces éléments. Article très intéressant. Cocorico l’Europe ! ^^