
Les frais qui sont prélevés dans les sicav sont variés et leur calcul total est assez complexe. Pour y voir plus clair dans les frais qui sont prélevés et qui viennent diminuer la rentabilité des sommes investies dans les sicav, voici un petit inventaire de l’ensemble de ces frais.
- Frais d’entrée. La plupart des fonds prélèvent des frais dès l’entrée dans la sicav. Ce sont des commissions qui ne sont prélevées qu’une seule fois. Elles servent à couvrir les frais de marketing, les frais liés aux intermédiaires et les frais liés à l’enregistrement du nouvel investisseur. Ils peuvent atteindre 3%, ce qui signifie que pour 100 euros déposés, seulement 97 euros sont investis. Cela signifie aussi que, pour récupérer ces frais, la sicav doit avoir une rentabilité de plus de 3% la première année.
- Frais de gestion. Ces frais servent à rémunérer les prestations du gestionnaire du fonds. Dans les fonds indiciels ou les ETF, ces frais sont très faibles puisque ces fonds suivent les indices. Pour certains fonds dont la gestion s’apparente à celle des hedge funds, ces frais peuvent être, en revanche, beaucoup plus élevés.
- Frais de performance : Certains fonds appliquent des commissions de sur-performance. Dans ce cas, si le fonds surperforme (au-dessus d’un certain seuil mentionné dans le prospectus, souvent par rapport à son indice de référence), le gestionnaire est rétribué pour cette sur-performance en plus des frais de gestion. C’est de plus en plus commun de nos jours.
- Frais de transactions : Ce sont les frais qui sont perçus lors de chaque achat et vente de titres effectué. Un fonds qui aura une rotation importante de ses actifs comptabilisera davantage de frais de transactions.
- Frais d’administration: Ces frais rémunèrent la tenue de toutes les positions sur les actifs en portefeuille qui doivent être maintenues et toutes les opérations sur titres qui sont générées, réconciliées et payées (dividendes, coupons, etc.). Le fonds doit aussi produire de manière régulière une VNI (valeur quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, etc.) ainsi que des calculs de taxes si le fonds est distribué dans plusieurs pays. On peut également penser à tous les processus périodiques : fin d’année, distribution de dividendes. Cette administration génère des frais.
- Frais pour le dépositaire : les actifs d’une sicav doivent être maintenus chez un dépositaire. Il faut bien sûr rémunérer ce dépositaire.
- Frais d’audit: les fonds sont audités une fois par an. Cela a un coût.
- Frais pour les rapports et de publication : rapport annuel, KIID, rapports quotidiens, etc.
- Frais de sortie: parfois certains fonds prennent des frais à la sortie. En général, ces sommes sont alors reversées au fonds et ne viennent pas dans la poche du gestionnaire.
Comment sont calculés ces frais ? Sont-ils liés aux coûts opérationnels et à l’efficacité des banques et des institutions ? « Il y a de nombreuses méthodologies de calcul qui sont dépendantes du type de frais : actifs sous gestion, performance du fonds, nombre de transactions, montant fixe par fonds, montant par palier, etc. Certains frais dépendent de l’efficacité de l’institution financière : comment sont gérés les fonds en interne ? Y-a-t-il quelques compartiments qui servent différents investisseurs ou une multitude de petits fonds ? Cela coûte moins cher de gérer des grands fonds et cela permet également de leur allouer le meilleur gestionnaire d’actif. Certains frais sont liés à l’efficacité opérationnelle de l’institution : est-ce que l’administration est entièrement automatisée ou est-ce que de nombreux processus manuels sont nécessaires ? De nombreux frais sont liés à cette efficacité opérationnelle (administration, transaction, rapport et publication). Au plus c’est automatisé, au mieux c’est », explique Karel Tant, Vice President, Sales & Marketing chez SimCorp Northern Europe. La façon dont ces frais sont gérés et automatisés en interne aura donc une influence sur leurs montants et donc sur la performance de la sicav. Il faut aussi être attentif à la façon dont certains frais peuvent être négociés (ou non !) par les gestionnaires des fonds. A titre d’exemple, les sicav gérées de façon indépendante des grands groupes intégrés pourront aller négocier dans le marché les frais de transactions ou de banque dépositaire en vue de les réduire.
Tous ces frais se trouvent dans le KIID (Key Investor Information Document) ou dans le prospectus. L’investisseur ne doit pas hésiter à poser des questions sur la structure de ces frais.
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