
Les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) sont essentiellement présentes dans les portefeuilles via un investissement en actions. Or, on oublie souvent que les GAFA peuvent aussi s’envisager sous l’angle obligataire (à l’exception de Facebook).
Ces géants technologiques ont recours à l’endettement principalement pour des raisons fiscales. « Il y a de plus en plus de GAFA qui émettent des obligations. Ces sociétés bénéficient souvent d’un bon rating et elles empruntent à des coûts faibles. Les émissions sont libellées en dollars américains. On constate, que, pour les émissions à court terme, le rendement de ces émissions est comparable à celui des obligations du trésor américain », souligne Alexandre Goldwasser, associé chez Goldwasser Exchange.
Quel est l’intérêt d’aborder les GAFA sous l’angle obligataire ? D’une part, cela permet une diversification des émetteurs dans le portefeuille. « Les valeurs technologiques sont, de l’avis des observateurs, relativement épargnées par la guerre commerciale et les barrières douanières décrétées aux Etats-Unis, en Chine et en Europe, essentiellement sur les biens importés et non les services. De plus, sur certaines émissions, on trouve des rendements assez intéressants en dollars. Ces obligations présentent un intérêt sur des durées courtes », ajoute Alexandre Goldwasser. C’est ainsi qu’une émission d’Amazon à échéance au 29 novembre 2022 offre un taux de 3% (en dollars).
« D’autre part, on sait aussi que ces entreprises pourront faire face à leurs engagements dans trois ou quatre ans. Le risque de défaut est faible. Donc, le rendement est intéressant pour un risque faible », note ce spécialiste. Le rating de la société Apple est de AA+, ce qui représente le deuxième meilleur rating. Netflix est davantage endettée et son rating n’est, de ce fait, que de B+ alors qu’Amazon présente un score de AA- et Alphabet (maison-mère de Google) affiche un rating AA. Facebook n’émet pas d’obligations.
On peut donc investir dans les obligations des GAFA comme une alternative aux actions car il n’y a pas de risque de corrections boursières sur ces émissions. Ce type de placements pourrait donc se concevoir comme une valeur refuge en cas de corrections sur les bourses américaines ou sur les valeurs technologiques. « De plus, certaines émissions sur le marché secondaire présente un avantage en termes de fiscalité pour les investisseurs belges. Comme les taux en dollars ont augmenté ces derniers temps, le prix des obligations existantes a baissé et il est possible d’acheter sur le marché secondaire des émissions à un prix de 96, 97 ou 98 qui seront remboursées à 100 à l’échéance. Dans ce cas, l’investisseur belge perçoit une plus-value non taxée et un rendement en intérêt plus faible auquel est appliqué un précompte mobilier. A titre d’exemple, l’obligation remboursable dans huit ans émise par le géant américain du web Alphabet est disponible à l’achat autour des 89% du nominal, de quoi permettre à l’investisseur de tabler sur un rendement annuel de l’ordre de 3,50% jusqu’à l’échéance. Notée AA+ dans la catégorie des placements jugés solides par Standard & Poor’s, cette obligation est accessible par coupures de 2.000 dollars ».
Ce type de placements présente cependant aussi quelques inconvénients. Il ne permet pas de bénéficier de la hausse des cours de bourse et des bénéfices (par l’intermédiaire des dividendes). Les émissions sont libellées en dollars, ce qui induit un risque devise en portefeuille dont l’investisseur doit tenir compte. Comme tout placement, cet investissement doit se concevoir à titre de diversification dans un portefeuille équilibré.
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