Investir et épargner, plus important que consommer

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Par Schröders

Une étude réalisée auprès de plus de 22 000 investisseurs dans 30 pays montre que les répondants placent l’investissement dans les marchés en tête de leurs priorités, avant l’épargne bancaire, l’achat de biens immobiliers ou d’articles de luxe (vacances, nouvelle voiture) ou encore le remboursement de dettes. Mais beaucoup ont des anticipations de performance irréalistes, ce qui suggère un déficit de connaissances en matière d’investissement. Il est en revanche encourageant de constater, à l’échelle mondiale, que les personnes interrogées sont très demandeuses d’apprendre comment bien investir.

L’investissement, première priorité devant l’épargne, les achats de luxe ou le remboursement de dettes

Quand on interroge les investisseurs sur l’utilisation prioritaire qu’ils comptent faire de leur revenu disponible de l’année à venir, la plupart affirment avoir l’intention d’investir. 23 % des personnes interrogées à l’échelle mondiale ont l’intention d’investir en valeurs boursières (actions, matières premières, obligations ou placements similaires). Arrivent ensuite (20 %) les personnes qui ont l’intention de mettre de côté leurs liquidités disponibles soit sur un compte en banque (16 %) soit chez eux (4 %), malgré le niveau très bas ou l’absence de taux d’intérêt.

En Belgique, investir est devenu aussi important que d’épargner (22 % pour les deux), ce qui est encourageant car les investisseurs belges sont désormais conscients qu’ils doivent changer leur comportement en matière d’investissement. Cependant, les investisseurs belges restent encore en retrait des investisseurs mondiaux.

Le remboursement de dettes (y compris des emprunts hypothécaires) n’est une priorité que pour 9 % des répondants, ce qui s’explique sans doute par le niveau très bas des coûts d’emprunt.

77 % des Belges interrogés envisagent de désinvestir des comptes d’épargne dès que l’avantage fiscal sera modifié

Les Belges possèdent environ 19 millions de comptes d’épargne, qui totalisent de 230,77 milliards d’euros d’avoirs (juillet 2017). Jusqu’à récemment, les comptes d’épargne belges jouissaient d’un avantage fiscal sur la première tranche de 1880 euros d’intérêts. Le récent accord signé durant l’été par le gouvernement fédéral belge vise à limiter cet avantage à 940 euros pour 2018 et à accorder un avantage fiscal à la première tranche de 627 euros de dividendes.

L’enquête Schroders Global Investor 2017 a demandé aux investisseurs belges s’ils envisageaient d’investir une partie de leur épargne placée sur ces comptes d’épargne dans d’autres types de placements si l’avantage fiscal était accordé à d’autres produits de placement.

Dans l’ensemble, 77 % ont répondu par l’affirmative. L’enquête n’a fait état d’aucune différence entre les hommes et les femmes, mais a démontré une légère différence entre la génération Y (73 %) et les investisseurs d’au moins 36 ans (79 %). L’enquête a également conclu à des différences régionales légères : les investisseurs de Bruxelles et de Wallonie sont plus disposés à investir dans d’autres produits que les comptes d’épargne (80 % pour Bruxelles, 81 % pour la Wallonie), tandis que les investisseurs flamands sont plus conservateurs (74 %).

À la question de savoir s’ils investiraient dans les sociétés de services aux collectivités, qui sont souvent utilisées par les intercommunales, si elles étaient cotées sur le marché boursier, 53 % des investisseurs belges ont répondu positivement (56 % chez les hommes, 48 % chez les femmes). L’enquête a également montré une différence régionale sensible. En effet, 63 % des investisseurs vivant en région flamande seraient disposés à investir dans les sociétés de services aux collectivités, contre 54 % à Bruxelles et seulement 35 % en Wallonie. Cette différence notable entre d’un côté la Flandre et Bruxelles et de l’autre côté la Wallonie peut s’expliquer par le fait qu’il existait des projets d’introduction en bourse d’une société de services aux collectivités flamande.

Des anticipations de performance irréalistes

L’étude met en évidence que les investisseurs ont des anticipations de performance irréalistes. Pour les cinq années à venir, les investisseurs mondiaux tablent sur un rendement annuel moyen de 10,2 % (8,7 % en Europe, 7,7 % en Belgique, 11,7 % en Asie et 11,7 % sur le continent américain), bien que l’indice MSCI World ait enregistré un rendement annuel de 7,2 % sur les 30 dernières années.[1]

Confiance des investisseurs

Interrogés à propos du contexte géopolitique actuel et de son impact sur leurs décisions d’investissement, les investisseurs donnent des réponses variables et parfois contradictoires.

Quand on leur demande dans quelle mesure l’incertitude actuelle liée à la politique internationale et à la situation mondiale affecte leurs investissements, plus de la moitié des répondants (59 % à l’échelle mondiale, 56 % en Belgique) déclarent ne plus vouloir prendre beaucoup de risques en investissant. Mais ils sont presque aussi nombreux à avoir répondu qu’ils considèrent les événements mondiaux comme des opportunités d’investissement (57 %) ou qu’ils ne laissent pas la politique et l’actualité mondiale les détourner de leurs objectifs d’investissement (54 %). Ces réponses donnent à penser que si les investisseurs semblent relativement confiants et se fixent comme priorité d’investir leur revenu disponible dans les marchés, ils s’efforcent de ne pas céder à l’autosatisfaction.

Les investisseurs semblent plus prudents : 42% considèrent les événements mondiaux comme des opportunités d’investissement, 44% ne laissent pas la politique et l’actualité mondiale les détourner de leurs objectifs d’investissement.

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[1] Source : Thomson Reuters, indice MSCI World, taux de croissance annuel cumulé de l’indice MSCI World sur la base de la performance absolue de 1987 à 2017, en date du 22 septembre 2017.

 

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