
Historiquement, le Nikkei a enregistré des sommets à la fin des années 80. Depuis le krach immobilier que ce pays a connu en 1988, la bourse de Tokyo n’a plus jamais atteint ces pics historiques. Cependant, depuis 2013-2014, la bourse nippone a repris un trend haussier.
Source : http://www.macrotrends.net/2593/nikkei-225-index-historical-chart-data
Cette accélération trouve sa source dans plusieurs facteurs. « Nous avons d’abord un contexte économique favorable. Sur base des chiffres du deuxième trimestre de cette année, la croissance annualisée atteint 2,5%. Par ailleurs, ce pays est sorti d’une période de déflation et connaît même une légère inflation », explique Bernard Keppenne, Chief economist chez CBC Banque. Cette croissance économique est soutenue par la reprise des investissements des entreprises et par les exportations. Cependant, la demande intérieure peine encore à soutenir la croissance essentiellement générée par les ventes à l’étranger. La victoire aux élections de Shinzo Abe renforce encore la bourse et le Nikkei a battu des records. « Cette victoire rassure les marchés car cela signifie que le Japon va garder la même politique d’assouplissement monétaire et donc des taux d’intérêt bas, ce qui est favorable aux marchés boursiers », ajoute Bernard Keppenne. Il faut reconnaître que la politique de quantitative easing des Japonais est assez impressionnante en termes de montants et que c’est la seule banque centrale à acheter aussi des actions. La politique monétaire accommodante est donc assurée sur le long terme.
Dans ce contexte de croissance économique favorable, on assiste également à une amélioration des bénéfices des entreprises. Parallèlement, le yen a baissé alors que son cours a pénalisé pendant de nombreuses années le commerce extérieur de ce pays. Aujourd’hui, le Japon connait un regain de compétitivité et une hausse de ses parts de marché au niveau international. Les Japonais sont aussi bien positionnés dans la course technologique. « Dans ce domaine, ils ne sont pas en retard sur les Etats-Unis et ils profitent aussi de la bonne santé de l’économie chinoise », relève Bernard Keppenne.
Mais certaines zones d’ombre persistent encore sur ce marché. La population est vieillissante et la société est fermée sur elle-même en rejetant l’immigration. « De plus, la présence des femmes dans le monde du travail est insuffisante et des réformes sont nécessaires dans ce domaine. Il y a aussi bien sûr le problème de la dette publique même si elle est principalement détenue par les Japonais », note Bernard Keppenne. L’économie nipponne reste encore trop dépendante de ses exportations.
Comment investir dans cette région ? Alors que la bourse de Tokyo ne fait, a priori, pas rêver, on assiste au retour des investisseurs étrangers. Un investissement sur la bourse nipponne ne peut se concevoir que dans le cadre d’une diversification et le Japon peut être présent en portefeuille car c’est une des principales économies mondiales. Cet investissement doit se concevoir sur le long terme. « Cependant, les investisseurs doivent être conscients du risque devises qu’ils prennent. Le gain généré par la bourse sera annulé par l’impact du cours de change du yen », prévient cet économiste. Un impact devises qu’il ne faut jamais négliger en portefeuille lorsqu’on sort de la zone euro.
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