Le petit déjeuner financier organisé ce jeudi 16 mars par La Libre et le blog MoneyStore en partenariat avec ING Private Banking a permis d’identifier et de clarifier les avancées digitales auxquelles le secteur bancaire et ses clients doivent faire face aujourd’hui. Ce sont tous les métiers financiers qui sont actuellement confrontés à la digitalisation et l’offre des FinTechs vient heurter les acteurs existants.
Du paiement aux crédits
« On entend par FinTechs les sociétés qui allient les nouvelles technologies à la finance. Mais, en réalité, ces technologies existent déjà depuis des décennies et évoluent sans cesse. Aujourd’hui, elles poursuivent différents axes de développement : l’amélioration du service aux clients, l’automatisation des tâches rébarbatives et la diminution des coûts », explique David Dab, Chief of Innovation chez ING Belgique. En matière de paiement, la digitalisation permet d’automatiser des tâches qui existaient déjà auparavant comme le retrait des billets de banque. Mais grâce à l’avancée des techniques, on peut désormais réaliser de nouvelles opérations de façon différente, comme par exemple, le paiement avec les téléphones. Les réglementations qui arrivent, comme PSD2, permettront grâce à la mise à disposition volontaire des données par les clients de proposer une gamme de services plus large et plus personnalisée. « Les avancées sont aussi marquées du côté de la gestion de patrimoine avec l’émergence des robots de gestion. Ces outils permettent d’offrir une allocation d’actifs à moindres coûts pour des portefeuilles de plus petite taille. Nous n’en sommes encore qu’au début et il faudra encore tenir compte de l’impact des nouvelles réglementations comme MiFID II. Dans quelle mesure les clients seront-ils encore prêts à payer des commissions pour du conseil en investissement ? », se demande Yannick Grecourt, Partner chez EY. En matière de crédits, on assiste aussi à une révolution : les demandeurs et les prêteurs ne passent plus nécessairement pas le canal bancaire. Le modèle traditionnel du crédit bancaire est désormais contesté par les modèles alternatifs que sont le crowdlending, le crowdfunding et l’affacturage.
Client gagnant
Mais au bout du compte qui sera le grand gagnant de cette évolution ? « Incontestablement ce sera le client. En ce qui concerne le secteur, c’est plus incertain car une grande partie de la valeur a déjà été transférée vers le client », estime David Dab. Cependant, le client ne sera effectivement le bénéficiaire de ces avancées que si, de son côté, il fait l’effort de se plonger dans cet environnement. Il doit essayer ces nouveautés à son rythme mais s’il n’essaye pas, il sera perdant. Quant aux banques, elles sont face à des défis de taille. « Auparavant, les cycles de changement étaient de 20-25 ans. Actuellement, il y a des choix technologiques à faire pratiquement tous les jours. Parmi tous les projets qui émergent, les banques doivent choisir ceux qui seront les plus porteurs. Aujourd’hui, il faut admettre que les banques sont devenues des entreprises technologiques. Elles doivent aussi veiller à engager des talents qui permettent cette transition », ajoute Yannick Grecourt. Jusqu’où ces évolutions vont-elles aller ? L’utilisation de la monnaie papier va s’estomper dans le temps et la question de la protection des données va être un enjeu crucial pour demain. Les compétiteurs du secteur bancaire seront des acteurs souvent en-dehors du secteur : les FinTechs, les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) ou encore les entreprises télécom. La banque de demain ne ressemblera plus à la banque d’aujourd’hui et les clients sont acteurs de ce mouvement. « Les gens veulent du « fun » dans leur relation avec leur banquier et il faudra répondre aux besoins des nouvelles générations », conclut David Dab. La tendance digitale et les changements sont incontestables et personne ne peut se permettre de rater cette marche.
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On entend parfois vulgairement parlant que les banques « nous le mettent bien profond »… Mais bon, quand il s’agit de parler de technologies numériques, il ne faut pas employer pour autant le faux ami « digitale ».
Comme le dit l’Académie Française: « L’adjectif digital en français signifie « qui appartient aux doigts, se rapporte aux doigts ». Il vient du latin digitalis, « qui a l’épaisseur d’un doigt », lui-même dérivé de digitus, « doigt ». C’est parce que l’on comptait sur ses doigts que de ce nom latin a aussi été tiré, en anglais, digit, « chiffre », et digital, « qui utilise des nombres ». On se gardera bien de confondre ces deux adjectifs digital, qui appartiennent à des langues différentes et dont les sens ne se recouvrent pas : on se souviendra que le français a à sa disposition l’adjectif numérique »