
ICO pour Initial Coin Offering est une levée de fonds que réalisent certaines entreprises en monnaies classiques mais plus souvent en monnaies digitales (en bitcoin ou en ether, par exemple). Les nouveaux actionnaires ne reçoivent pas des parts de la société comme dans une levée de fonds classique mais des « tokens », c’est à dire des jetons numériques qui leur donnent des droits comme la capacité d’acheter les services de l’entreprise ou de bénéficier de droits plus classiques comme des dividendes ou un droit de vote à l’assemblée générale des actionnaires.
Ces tokens ne représentent cependant pas des parts de capital mais ils peuvent se vendre sur un marché spécifique. Ce type de levée de fonds remporte un succès grandissant. C’est ainsi que, depuis le début de l’année 2017, 3 milliards de dollars ont été mis à la disposition de sociétés à travers des ICO. Ce sont surtout des entreprises qui sont actives dans le secteur du blockchain qui ont recours à ce moyen de financement mais des entreprises d’autres secteurs en ont aussi lancées.
Pourquoi lancer une ICO plutôt qu’une entrée en bourse classique ?
« Le principal intérêt de ces levées de capitaux pour les émetteurs est qu’elles ne sont pas réglementées, ce qui permet un accès rapide et facilité à des financements, mais avec bien sûr un risque très conséquent pour les investisseurs », note Alexandre Cave dans un article de l’AGEFI[i]. Le fait que les ICO ne soient pas réglementées, qu’elles ne fassent l’objet d’aucun contrôle et soient réalisées en-dehors des circuits traditionnels a incité des pays comme la Chine à les interdire sur leur territoire.
Quels sont les risques ?
La FSMA vient de lancer une mise en garde contre ce type de levées de fonds. Les fonds récoltés sont destinés à financer des start-up, ce qui en soit est déjà plus risqué qu’un investissement classique. Par ailleurs, les informations fournies par ces sociétés sont assez sommaires pour ne pas dire lacunaires. « Il est également conseillé de prendre ses précautions en cas de matraquage publicitaire : souscriptions ouvertes pendant un laps de temps très court, publicité intrusive, campagne menée par une personnalité connue, etc. Si vous avez des raisons de penser que des ICO douteuses sont proposées au public belge, n’hésitez pas à en aviser la FSMA », préconise la FSMA. Ce type d’offres n’est donc pas réglementé en Belgique. Les ICO ne sont dès lors pas un placement destiné au grand public. La prudence est bien sûr de mise dans ce genre de produits peu transparents, risqués, émis par des start-up dans des monnaies digitales très volatiles et non contrôlées.
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