Dans quel sens l’inflation va-t-elle évoluer?

Par Ben Arnold, Investment Writer chez Schroders

La plupart des banques centrales et des investisseurs tablent sur une inflation plus élevée en 2017. Analyse de la situation à l’échelle mondiale.

Pourquoi l’inflation est-elle si importante pour les investisseurs?

L’inflation érode la valeur de l’épargne à mesure que le temps passe. Plus l’inflation est élevée, plus l’épargne perd de son pouvoir d’achat. Voilà pourquoi les investisseurs investissent dans des placements en titres dans l’espoir d’obtenir un rendement supérieur à l’inflation. C’est ce «rendement réel» qui est la véritable source de croissance du portefeuille d’investissement. Lorsque l’inflation augmente, les investisseurs ont plutôt tendance à investir leurs capitaux en dépôt pour essayer d’obtenir un rendement supérieur à l’inflation. 

Où en est l’inflation à l’heure actuelle?

Depuis la crise financière de 2008-09, l’inflation est exceptionnellement basse dans les pays développés. Certains pays ont même connu une déflation. Ces derniers mois, l’inflation générale des pays du G7 est repartie à la hausse. L’inflation sous-jacente, dans laquelle ne sont pas compris les prix des denrées alimentaires et de l’énergie, évolue d’une manière plus stable. 

La hausse des taux américains

Prévisions d’inflation de Schroders: 2,6% en 2017 et 2,3% en 2018

Depuis l’été, l’inflation a redémarré aux États-Unis et elle dépasse actuellement l’objectif de 2% que s’était fixé la banque centrale américaine, la Fed. La hausse des prix énergétiques alimente l’inflation, alors qu’en revanche, les prix des denrées alimentaires diminuent. La Fed a déjà relevé son taux d’intérêt à deux reprises. Si Donald Trump parvient à mettre à exécution les projets qu’il a annoncés durant sa campagne électorale, cela va encore doper l’inflation. Un conflit entre le gouvernement et la Fed est à prévoir. Avec Donald Trump à la barre, il y a de quoi se faire beaucoup de soucis concernant l’évolution de l’inflation aux États-Unis.

L’inflation dans la zone euro 

Prévisions d’inflation de Schroders: 1,6% en 2017 et 0,9% en 2018

L’inflation en Europe est passée de 0,2% en août 2016 à 1,8% en janvier de cette année, notamment à cause de la hausse des prix de l’énergie. En Europe, 2017 est une année d’élections aux Pays-Bas, en Allemagne, en France et en Italie et les résultats de ces scrutins pourraient avoir des conséquences sur la croissance économique et, de là, sur l’inflation. La hausse de l’inflation érodera sans doute le pouvoir d’achat des ménages. Bien que les risques politiques de 2016 n’aient eu qu’un faible impact économique, la situation en Europe est plus fragile et les risques politiques de 2017 pourraient bel et bien avoir des conséquences sur l’économie européenne.On observe un redressement des fondamentaux en Europe et l’apparition d’un climat propice sur le marché du travail. L’emploi se développe et les salaires ne suivent pas encore, mais ils pourraient entamer une manœuvre de rattrapage. Malgré l’inquiétude politique, l’optimisme prévaut chez les investisseurs en ce qui concerne l’Europe.

L’inflation en Chine

Prévisions d’inflation de Schroders: 2,5% en 2017 et 2,3% en 2018

L’inflation en Chine est passée à 2,5% en janvier. La Chine pourrait devenir une force déflatoire dans l’économie mondiale. La relation avec l’Occident est gravement perturbée, Donald Trump accusant la Chine de dévaluer sa monnaie afin de miner la compétitivité internationale des États-Unis. Or, c’est précisément l’inverse qui est en train de se passer. En réduisant ses réserves étrangères, la Chine soutient justement sa monnaie. Si la Chine cesse de soutenir le renminbi, ce dernier risque de chuter de 10% à 20%, entraînant ainsi une forte baisse du coût des exportations chinoises. Ce scénario pourrait avoir un effet déflationniste prononcé sur l’économie mondiale.

Et après?

Une inflation en hausse aux États-Unis pourrait inciter la Fed à relever son taux d’intérêt pour tenter de réduire la surchauffe de l’économie. Fin 2018, le taux d’intérêt pourrait s’élever à 2%. Les marchés réagissent à la hausse de l’inflation. Les prix des obligations baissent parce que, quand l’inflation augmente, les rendements obligataires deviennent moins attrayants, ce qui fait baisser les cours. Les investisseurs en actions espèrent précisément que l’inflation en hausse entraînera une amélioration des bénéfices des entreprises.

Retrouvez le texte intégral de cette analyse dans l’articleWhat next for inflation?, de Ben Arnold, Investment writer chez Schroders, avec des contributions de Keith Wade et Johanna Kyrklund.

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