Selon une récente enquête menée en Belgique par CBC Banque et Assurance avec IPSOS, il apparaît que près de la moitié des Belges estime ne pas être suffisamment préparée à sa pension. « Le problème du financement des pensions largement évoqué dans la presse a engendré un véritable climat anxiogène autour de la retraite », estime Xavier Falla, Directeur du Marché des Particuliers de CBC Banque & Assurance. Les gens se posent des questions : « qui va financer ma pension ? », « combien aurais-je à ma pension ? », « Que vais-je recevoir dans le cadre de mon assurance de groupe ? »…
Si les Belges ont une idée relativement précise de leurs besoins pour assurer leur retraite, ils sous-estiment l’espérance de vie après la pension et ils ne réalisent pas toujours correctement les moyens financiers dont ils devront disposer en cas de mauvaise santé. En marge de ces éléments, on constate une lacune importante en ce qui concerne les informations relatives aux premier et deuxième piliers des pensions. « 7 Belges sur 10 (73%) n’ont pas d’idée du montant de leur pension légale (1er pilier). Pour ce qui est de la pension complémentaire, 43% des Belges n’en connaissent pas le montant ».
Mais au-delà de ces chiffres, on constate un réel manque de transparence tant au niveau du premier pilier (pension légale) que du deuxième. « Il est vrai qu’avec la mixité et la flexibilité des carrières, il est difficile de s’y retrouver. Cependant, il faut reconnaître que les pouvoirs publics ont fait un gros effort avec le site www.mypension.be qui permet d’obtenir un relevé complet de sa carrière », explique Valérie Flohimont, Professeur à l’Université de Namur. En ce qui concerne le deuxième pilier, les carrières mobiles engendrent une plus grande difficulté pour cerner les montants exacts qui seront perçus. « Il manque là un point de contact central qui permettrait d’avoir un aperçu de l’ensemble de son deuxième pilier », estime Valérie Flohimont.
Il est vrai aussi que, pour les jeunes, se constituer un capital pour leur pension n’est pas la priorité. « Nous constatons que c’est seulement à partir de 35-40 ans que nos clients commencent à poser des questions sur ce sujet », reconnaît Xavier Falla.
Les nouvelles générations ont grandi avec un discours alarmiste sur les pensions. Cependant, il reste un effort à faire en matière d’information sur les enjeux et les moyens de se constituer une pension. « Les jeunes ont peu de moyens financiers pour épargner. Il faut ici souligner l’incohérence du gouvernement qui, d’une part, annonce une diminution des salaires minima pour les jeunes et qui, par ailleurs, leur dit qu’ils doivent penser à leur pension. A bien des égards, certains décisions politiques paraissent choquantes », souligne Valérie Flohimont.
C’est donc à chacun de s’informer et d’estimer l’adéquation entre ses besoins (en durée et en montant) et ses ressources et ce, sans sous-estimer les montants qui seront nécessaires pour avoir une pension décente.
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On ne pourrait pas imaginer baisser les retraites actuelles de sorte à ce que leur financement pèse moins sur les actifs? ainsi ces derniers auraient un pouvoir d’achat supérieur et par voie de conséquence la possibilité de la préparer, cette retraite qui leur coûte tant actuellement.