
Les FinTechs, ces sociétés qui allient la technologie à la finance pour distribuer des services financiers en-dehors du secteur bancaire traditionnel, viennent percuter les acteurs de ce secteur dans leur métier de base. Ces services viendront également changer la donne dans le domaine de la gestion de fortune.
Selon une étude menée par Capgemini, le World Wealth Report 2016, la réussite future des sociétés de gestion de patrimoine dépendra en partie de deux facteurs : de leur volonté de collaborer avec les FinTechs et de leur maturité digitale. « Les sociétés de gestion de patrimoine peinent à mettre en œuvre des outils et services digitaux ; elles mettent ainsi en péril la fidélité de leurs clients et de leurs salariés et risquent de voir leurs bénéfices diminuer », souligne ce rapport. C’est ainsi que 56% des revenus de ces sociétés pourraient être affectés en raison du départ de clients déçus. Un tiers du personnel employé par ces sociétés envisagerait de quitter leur entreprise en raison du retard pris dans la digitalisation. Il est donc impératif que ces sociétés s’adaptent à ce nouvel environnement.
Il est souvent admis que la digitalisation ne concerne qu’une clientèle qualifiée d’affluente qui n’est pas vraiment la cible de ces sociétés de gestion. Or, selon cette étude, la demande des clients fortunés ne cesse d’augmenter en matière de services digitaux de qualité. « Rien que pour l’année écoulée, la demande des particuliers fortunés pour des services de conseil automatisés a bondi de près de 20 points, passant de 49 % en 2015 à 67 % en 2016. De plus, 47 % des particuliers fortunés déclarent utiliser désormais au moins une fois par semaine des plateformes peer-to-peer pour trouver des idées de placement », prévient encore ce rapport. En effet, les plateformes de crowdfunding ou de peer-to-peer lending offrent également des possibilités de placement tout comme les plateformes de gestion discrétionnaire en ligne ou encore les robo advisors.
Le secteur tranquille de la gestion de fortune est donc en danger s’il ne se mobilise pas pour opérer sa transformation digitale. En Belgique, on entend encore souvent dans ce secteur des déclarations qui font frémir du style « ma mère aime encore voir son conseiller ». Récemment, un banquier privé belge nous déclarait ne pas envisager d’intégrer un modèle de gestion en ligne dans l’offre en gestion ni à moyen ni à long terme. « Nous voulons garder le contact personnel avec notre clientèle ». Or, la demande est bien présente et cette corrélation entre la maturité digitale et l’acquisition et la rétention d’actifs ne fera que se renforcer dans les années à venir. Ce n’est pas vers le présent que les regards doivent se porter mais vers l’avenir. Dans ce cadre, 86 % des particuliers fortunés de moins de 40 ans affirment que la maturité digitale occupe une part essentielle ou du moins importante dans leur décision d’accroître le montant des actifs gérés par leur société de gestion de patrimoine. La gestion de fortune, qu’elle le veuille ou non, passera par les FinTechs.
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