Pas de tendance claire sur les marchés boursiers

par défaut 2014-09-24 à 18.21.04Par Guy Wagner, Chief investment officer à la Banque de Luxembourg

La croissance de l’économie mondiale demeure stable et modérée. Aux Etats-Unis, la publication de statistiques économiques en ligne avec les attentes suggère la poursuite d’une progression du PIB aux alentours de 2%. En septembre, les marchés boursiers ont continué à faire du surplace. Sur l’ensemble du mois, le S&P 500 aux Etats-Unis et le Stoxx 600 en Europe sont restés inchangés, alors que le Topix au Japon a baissé et que l’indice MSCI Emerging Markets (en USD) a augmenté. La volatilité boursière demeure particulièrement faible malgré les nombreuses incertitudes politiques et la pression de plus en plus grande sur la croissance bénéficiaire des entreprises. A un mois des élections présidentielles américaines dont l’issue demeure incertaine, il est peu probable qu’une tendance claire se rétablisse sur les marchés boursiers.

La croissance conjoncturelle en Europe ne ralentit pas de manière significative

En Europe, la croissance conjoncturelle – certes modérée – ne ralentit pas de manière significative malgré le Brexit, la crise des réfugiés et les incertitudes politiques dans de nombreux pays. Au Japon, les espoirs de reprise reposent sur le récent plan de relance publique ainsi que de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire de la Banque du Japon. En Chine, les mesures publiques de soutien visant à assurer une croissance économique en ligne avec les objectifs renforcent la problématique des surcapacités de production industrielles.

Les principales banques centrales laissent les taux directeurs inchangés

En septembre, la Réserve fédérale américaine a laissé inchangé son principal taux directeur à 0,5%. Néanmoins, elle a précisé que les conditions économiques pour un resserrement prochain étaient en train de se réaliser, laissant la porte ouverte à une hausse des taux jusqu’en fin d’année. En Europe, la Banque centrale n’a modifié ni ses taux d’intérêt, ni son vaste programme de rachats d’actifs, mais n’ont pas exclu d’éventuelles mesures supplémentaires d’assouplissement monétaire à l’avenir. Au Japon, la Banque centrale a ajouté comme mesure supplémentaire le contrôle de la courbe des taux d’intérêt, afin que les taux à long terme restent figés à 0% même si les taux à court terme devaient être ramenés encore plus en territoire négatif. D’une manière générale, la Banque du Japon a annoncé viser un dépassement durable de l’objectif d’inflation de 2 % dans les années à venir. Au Royaume-Uni, la banque d’Angleterre a laissé inchangés ses taux tout en précisant qu’il était probable qu’elle abaisse de nouveau son taux directeur, même si l’impact immédiat du Brexit sur l’économie du Royaume-Uni s’annonce moins marqué qu’attendu il y a encore un mois.

Les taux de rendement sur les marchés obligataires ont peu évolué

En septembre, les taux de rendement sur les marchés obligataires ont peu évolué. Sur l’ensemble du mois, le taux de l’emprunt d’Etat à 10 ans a baissé légèrement en Allemagne et en Espagne et légèrement augmenté en Italie et aux Etats-Unis. Dans la zone euro, les rendements à échéance des obligations d’Etat restent dérisoires ou même négatifs pour la plupart des émissions. Aux Etats-Unis, les taux longs sont un peu plus élevés en raison des attentes d’un resserrement progressif de la politique monétaire américaine.

La volatilité de l’euro-dollar reste-elle aussi faible autour des élections présidentielles américaines ?

Tout comme au mois d’août, le taux de change euro dollar est resté inchangé à 1,12 en septembre. Au cours des derniers mois, le taux de change euro dollar était particulièrement peu volatil, évoluant dans un corridor de plus en plus étroit. Il reste à voir si la volatilité de l’euro-dollar reste aussi faible à l’approche des élections présidentielles américaines en novembre et du référendum sur le changement de la constitution italienne en décembre.

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