Le secteur financier traditionnel trinque pour le moment avec des restructurations d’envergure. On parle de 3 158 postes de travail qui passeraient à la trappe chez ING Belgique. C’est la procédure Renault qui est engagée avec une procédure de licenciements collectifs. Le coup est dur pour le personnel et pour le pays. C’est aussi une restructuration du réseau d’agences qui est au menu avec le passage d’agences sous le statut d’indépendants moins coûteux et la réduction du réseau par la fermeture d’agences. La banque néerlandaise se met à l’heure de la globalisation. Elle va ainsi créer une plateforme unique pour la Belgique et les Pays-Bas en partageant l’infrastructure informatique et opérationnelle et en harmonisant les produits pour le Benelux.
Un système obsolète
La restructuration du secteur financier s’inscrit dans un changement à large échelle. On entre dans une ère totalement novatrice. C’est désormais le règne du numérique. Comme le souligne ING dans son communiqué de presse de ce matin : il faut évoluer vers une façon de travailler agile. La plupart des clients désirent limiter leurs visites à la banque, faire leurs transactions sur leurs tablettes ou Smartphones, disposer de produits clairs et transparents sans payer de commissions exorbitantes. Les banques ne sont plus vues comme des partenaires mais plutôt comme de simples fournisseurs défendant leurs propres intérêts et recherchant le profit à court terme. On comprend dès lors que la façon de travailler avec un réseau de plus de 700 agences n’est plus viable. Il est donc important que les banques innovent pour garder l’ensemble de leurs clients car d’autres acteurs entrent en scène : les FinTechs. Ces nouveaux acteurs qui allient la technologie à la finance de façon disruptive, ont déjà pris une longueur d’avance dans une offre de services qui sert les nouvelles générations. Alors que les banques sont en train de réduire en masse leurs coûts, les investissements dans les FinTechs connaissent une évolution fulgurante. Entre 2013 et 2014, les investissements dans ce secteur ont quadruplé (passant de 3 à 12 milliards de dollars).
Une place de marché
Avec le développement des FinTechs, nous nous dirigeons vers une toute nouvelle forme de banque. A terme, nous disposerons d’un service digital basé sur une place de marché. Ce nouveau type de banque reposera sur cinq éléments. Le socle de cette nouvelle banque serait une plateforme bancaire construite sur une toute nouvelle conception et désormais pensée comme une place de marché. Une API (Application Programming Interface) va se greffer sur cette place afin de pouvoir connecter entre eux tous les partenaires de la plateforme. Cette plateforme aura bien sûr une infrastructure et des processus de compliance ainsi qu’une licence bancaire, de façon à être indépendante des autres banques et pour pouvoir détenir les fonds des clients sans restriction. Elle disposera également d’une base de clients et d’une équipe de support dédiée à ceux-ci.
Les produits offerts directement par la banque FinTech seront limités à la détention de fonds. En ce qui concerne tous les autres services (investissement, courtage, gestion de fortune, prêts, crédits, financement participatif, assurance, crypto-devises, paiements, envois internationaux de fonds et échanges de devises,…), ils seront fournis, par des entreprises partenaires parmi lesquelles des banques traditionnelles, des institutions financières et des entreprises FinTechs. La « place de marché bancaire » consultera donc tous ses partenaires et proposera à son client l’offre qui lui conviendra le mieux. Le client viendra sur cette place de marché de façon digitale pour obtenir un service et deviendra ainsi client de plusieurs fournisseurs. On pourrait même voir les banques traditionnelles devenir clientes des banques FinTechs. On sera alors très loin du système traditionnel qui prévalait dans les années 70-80 : les clients avaient un seul banquier et se rendaient à leur agence pour effectuer leurs opérations. Le monde bouge et les banques doivent s’intégrer dans cette nouvelle configuration des services bancaires. Cela a un coût important, c’est le coût de la transformation numérique. Un coût auquel fait face aujourd’hui l’ensemble du secteur dont la banque néerlandaise ING.
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