
Le Japon a échappé à la récession mais son potentiel de croissance a cependant fondu comme neige au soleil. En cause : la faiblesse du nombre de travailleurs et le manque de productivité. « En raison du déclin démographique, le nombre de travailleurs dans ce pays ne cesse de diminuer. Pour relancer cette économie par la démographie, il faudra des décennies », estime Vincent Juvyns, Stratégiste chez J.P. Morgan AM.
Cette démographie qui plombe la croissance soutient cependant le marché du travail. Le nombre de chômeurs est peu élevé mais le taux de participation à la population active reste faible lui aussi. « En effet, chaque année, un flux net important d’actifs sort de la population active ce qui contribue à tendre encore plus le marché du travail malgré les mesures prises par le Premier Ministre Shinzo Abe pour augmenter le taux de participation des femmes. Fin 2015, le taux de chômage était déjà très bas (3,3 %) et les difficultés à recruter se faisaient de plus en plus aigües surtout dans le secteur des services. Dès lors, les salaires pourraient croître un peu plus vite et soutenir ainsi la consommation. Cette hausse d’ailleurs souhaitée par le Premier Ministre, sera l’enjeu des prochaines négociations entre Rengo (syndicats) et Keidanren (patronats) », explique Christophe Dumont, Economiste chez Candriam.
Le vieillissement global de la population est vraiment le facteur principal du ralentissement de la croissance économique. La croissance de la population est en berne et tout semble indiquer que la population va encore se contracter. Deux pistes pourraient être exploitées pour augmenter le nombre de travailleurs : adoucir la vie des mères de famille qui désirent travailler et favoriser l’immigration. Mais favoriser l’immigration est un pari risqué.
A ce problème démographique s’ajoutent les difficultés du contexte international. « Malgré des fondamentaux domestiques relativement bien orientés et une politique monétaire accommodante, l’évolution boursière cette année est rendue incertaine par un contexte international compliqué. Des Etats-Unis à la Chine en passant par le prix du pétrole, les sources d’inquiétudes sont nombreuses. Paradoxalement, la hausse du taux de TVA annoncée pour avril 2017 en conduisant à anticiper certains achats dans la deuxième partie de l’année, pourrait dans une conjoncture mondiale difficile, contribuer à soutenir l’activité japonaise… en 2016 au-moins ! », ajoute Christophe Dumont. Les valorisations de ce marché semblent cependant acceptables et le Japon a certainement sa place dans les portefeuilles à titre de diversification.
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