Savez-vous combien de fois les 50 principales banques centrales ont diminué leurs taux d’intérêt depuis la chute de Lehman Brothers en 2008 ? 674 fois, ce qui représente une baisse de taux tous les 3 jours ouvrables. Il en résulte une chute drastique du rendement des obligations gouvernementales dont les dernières émissions affichent des taux entre -0,9 et 2,2%. Ces politiques monétaires influencent les marchés et les investisseurs sont à la recherche de nouveaux types de revenus. La chasse au rendement est entrée dans une nouvelle phase.
Où trouver du rendement aujourd’hui ? Une première alternative est offerte par les marchés émergents. « Les marchés émergents offrent un large univers pour les actions à dividendes. Environ 1.142 compagnies y exhibent des rendements supérieurs à 2% et 450 des rendements supérieurs à 4% », explique Emily Whiting, Portfolio Manager chez J.P. Morgan AM à Londres. Désormais, on peut donc tabler sur les dividendes sur ces marchés et pas uniquement sur la croissance des valeurs. Il faut cependant réaliser que ces marchés sont hétérogènes et que certaines places n’offrent pas toutes des titres à hauts dividendes. Pour l’instant, les actions à dividendes restent bon marché sur les marchés émergents mais une entrée sur ces marchés doit se faire de façon sélective. « Avant d’investir sur ces marchés, il faudra être attentifs en privilégiant une vue à long terme. Ce seront donc le niveau des dividendes et leur consistance dans le temps de même que le potentiel de croissance sur 5 ans qui seront analysés », prévient Emily Whiting.
Une autre classe d’actifs présente également des opportunités : les actions européennes. Notons que fin 2015, l’ensemble des analystes, économistes et stratégistes leur prédisaient un bel avenir pour 2016. Or, ces marchés ont été décevants et n’ont pas rencontré toutes ces espérances annoncées. Cependant, selon les analystes de J.P. Morgan AM, ces valeurs présentes des opportunités. En pratiquant une gestion active et une sélection des titres en portefeuille, il est possible de battre les indices. Bien sûr, les risques politiques en Europe restent d’actualité. « Nous regardons les valorisations des actions à haut rendement. Nous constatons que les bilans des entreprises européennes sont solides. Il faut aussi parfois savoir outrepasser un a priori pour aller chercher des valeurs de qualité dans des secteurs qui sont délaissés. Il ne faut donc pas avoir de préférences sectorielles ou dénigrer d’office tout un secteur », note Thomas Buckingham chez J.P. Morgan à Londres.
En marge de ces deux classes d’actifs, il existe encore d’autres possibilités d’investissement pour aller chercher du rendement : les obligations à haut rendement (high yield), les SIR (anciennes sicafi), les obligations convertibles ou des produits plus sophistiqués (mortgage backed securities). En conclusion, il convient d’adapter son portefeuille aux réalités économiques et financières en le diversifiant davantage à la fois au niveau géographique mais aussi avec une plus grande granularité. Il ne faut plus se contenter d’analyser les actions versus les obligations ou ne privilégier que certaines zones géographiques.
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