Flash Actu : La victoire de Trump : quelles conséquences économiques et financières?

img_1068Hier soir, mardi 8 novembre, Microsoft organisait à Bruxelles une soirée spéciale « Elections américaines ». Après un rapide tour d’horizon économique présenté par Bruno Colmant, deux représentants des partis démocrate et républicain ont débattu sur des sujets aussi divers que la Cour suprême, le deuxième amendement qui concerne le port d’armes, l’avortement, le système de soins de santé, …

Les défis pour l’Amérique sont énormes. La victoire de Donald Trump semble aberrante et dément tous les sondages et prévisions mais elle est une réponse au désenchantement du rêve américain, aux craintes et aux désillusions de la classe moyenne. Cette élection prouve à quel point les prévisions sont incertaines et qu’il ne faut pas sous-estimer les comportements des électeurs. Certains prétendent que cette victoire démontre la fragilité de la démocratie mais c’est surtout la confiance dans la démocratie qui est fragilisée et cela se manifeste dans cette victoire.

Quelles seront les conséquences économiques et financières de l’arrivée de Donald Trump à la maison blanche ? Il faudra voir à terme dans quelle mesure le nouveau président pourra et voudra appliquer les propositions avec le même franc-parler dont il a fait preuve durant sa campagne. Ce matin les marchés ont donné leur verdict : ils sont en baisse. La volatilité va sans aucun doute être au rendez-vous. « Nous allons donc maintenant rentrer en phase d’attente, même si pour les marchés les jeux sont déjà faits. Mais on sait après le Brexit que la certitude n’existe plus et qu’il faudra attendre les résultats », indique Bernard Keppenne, Chief economist chez CBC sur son blog .

Beaucoup d’économistes avaient tablé sur la victoire d’Hillary Clinton et les prévisions allaient dans ce sens. Mais aujourd’hui, il faut revoir ses tablettes. Nous allons vers plus d’isolationnisme, de protectionnisme et peut-être vers une guerre économique dans laquelle Donald Trump entend défendre et protéger l’économie américaine. Laissera-t-il Janet Yellen poursuivre sa trajectoire monétaire ? Va-t-il instaurer des barrières à l’entrée pour les produits chinois ? Va-t-on connaître une relance de l’inflation ? Le protectionnisme n’est jamais sain pour la croissance mondiale. Mais dans les faits, le Congrès aura son mot à dire et gageons que toutes les propositions extrêmes de Donald Trump ne pourront pas passer.

Donald Trump a promis une baisse de certaines taxes. Aujourd’hui, l’économie américaine est forte même si elle aurait besoin d’un peu d’inflation. « Bien sûr les élections vont apporter de la volatilité sur les marchés boursiers mais au-delà de cela, il faut analyser les fondamentaux de l’économie. Plusieurs indicateurs démontrent la solidité de l’économie : les ventes d’automobiles et d’immobilier repartent à la hausse. La meilleure santé financière des ménages contribue à la relance économique. Les tendances démographiques plaident cependant pour une croissance plus lente à long terme », souligne Maria Paola Toschi. Strategist chez J.P.Morgan AM que nous avions rencontrée à Londres début octobre.

Dans les portefeuilles, il faudra faire le gros dos car la volatilité va être au rendez-vous en cette fin d’année. « Il faut opérer à une sélection par secteur. Nous anticipons une croissance solide des rendements dans beaucoup de secteurs en 2016 et 2017, essentiellement dans les biens de consommation et la santé », note Christian Preussner, Managing Director chez J.P. Morgan AM à Londres. Il y a encore beaucoup de liquidités sur les marchés en attente d’investissement. « La conclusion est que, oui le monde s’est réveillé avec un choc à cause de la victoire de Donald Trump mais une réaction à long terme de panique n’est pas justifiée pour le moment », estime Frank Vranken, Stratégiste chez Puilaetco Dewaay Private Bankers.

Nous suivrons bien sûr ces évolutions de près …

Lire aussi :

Quel impact des élections présidentielles américaines sur les marchés financiers ?

Pas de tendance claire sur les marchés boursiers

Actions européennes: pourquoi les prévisionnistes se sont-ils trompés ?