Est-ce le moment d’investir dans les matières premières ?

Source de l'illustration: Pexels
Source de l’illustration: Pexels

Le cours des matières premières a connu une forte progression entre 2000 et 2008 en raison de l’industrialisation et de l’urbanisation des pays émergents et plus particulièrement de la Chine. A cette époque, beaucoup d’investisseurs ont misé sur cette classe d’actifs. Cependant, après un net ralentissement du développement en Chine, la majorité des matières premières ont entamé une phase baissière avec des cours qui se négocient à des nivaux inférieurs à leur médiane depuis 15 ans. A l’exception de l’or, du café et du coton, l’excédent d’offre par rapport à la demande a plombé les cours de ces matières.

Mais aujourd’hui nous aurions, selon certains analystes, peut-être atteint un point d’inflexion. On a assisté à une chute importante de la production qui est parfois associée à une hausse de la demande. La guerre des prix du pétrole a provoqué la fermeture de champs de pétrole de schiste et, de ce fait, une chute de la production américaine. « Selon nous, la dynamique offre/demande se rééquilibre à présent dans les secteurs des matières premières, notamment des métaux de base », estime Mark Burgess, CIO EMOA et Responsable marchés actions de Columbia Threadneedle Investments. Si l’offre s’est contractée, on assiste aussi à une reprise de la demande en provenance de Chine. A court terme, on ne devrait pas encore ressentir les effets à la hausse de ces matières premières et plus particulièrement des métaux de base. Mais une amélioration des cours est cependant espérée endéans les 12 à 18 mois. « Les attentes concernant la croissance chinoise, un des producteurs et consommateurs majeurs de métaux de base, continuent à alimenter les sentiments sur l’évolution de ces métaux. Des améliorations des prix des métaux reflètent l’impact favorable des stimuli économiques du gouvernement chinois qui incluent des facilités de crédits, une réduction des réserves imposées et une augmentation des dépenses d’infrastructure », relèvent les analystes de Moody’s. En tenant compte du fait que les cours des métaux de base ont atteint un plancher, les analystes de Moody’s ont revu leur position sur ces matières à stable venant de négative. Cependant, ces experts précisent d’emblée que ce point de vue pourrait être revu en fonction des chiffres des PMI (Purchasing Managers Index) américains, européens et chinois qui seront publiés. L’environnement reste donc encore assez incertain. Mais cela n’empêche cependant pas les analystes de Columbia Threadneedle Investments de préconiser un relèvement de l’exposition sur les matières premières mais… avec des nuances. « Nous sommes plus optimistes à l’égard des métaux précieux, des métaux industriels mineurs (plomb, zinc et nickel notamment) et du pétrole », conseillent ces analystes.

Et l’or dans tout ça ?

L’or fait exception dans cette évolution. On assiste pour l’instant à une explosion de la demande provenant essentiellement des investisseurs se portant acquéreurs d’ETF sur l’or.

« La demande totale sur le premier semestre a atteint un nouveau plus haut, éclipsant le précédent record de 2009. Il y a sept ans, la crise financière mondiale battait son plein et nous pouvons observer certains parallèles aujourd’hui : les investisseurs considèrent également que l’or est une valeur refuge dans un environnement de baisse des rendements obligataires et de volatilité des actifs risqués », note Mark Burgess.

Le métal jaune s’est caractérisé par une forte volatilité. Son cours a connu de nombreux soubresauts ces dernières années. Aujourd’hui, sa demande est soutenue par l’inquiétude suscitée par des taux d’intérêt qui devraient rester bas pour longtemps. Dès lors, dans ce climat d’inquiétude, une baisse de la demande du métal précieux n’est pas envisagée pour le moment.

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