Les espoirs conjoncturels dopent les bourses américaines

par défaut 2014-09-24 à 18.21.04Par Guy Wagner, Chief investment officer de BLI – Banque de Luxembourg Investments

L’annonce du futur président des Etats-Unis, Donald Trump, de vouloir relancer l’activité conjoncturelle par des réductions d’impôts et des investissements publics a fait naître les espoirs d’une accélération de l’économie américaine en 2017. Actuellement, les statistiques conjoncturelles continuent de pointer vers une croissance stable et modérée. En Europe, les indicateurs d’activité restent fermes, reflétant le caractère étonnamment résistant de l’économie européenne malgré les nombreuses incertitudes politiques. Au Japon, la période de stagnation semble se prolonger. En Chine, les efforts des autorités publiques pour freiner la hausse des prix immobiliers dans les grandes agglomérations devraient progressivement peser sur l’activité conjoncturelle.

Augmentation du taux des fonds fédéraux aux Etats-Unis attendue à la mi-décembre

Conformément aux attentes, le Comité monétaire de la Réserve fédérale américaine a laissé inchangés les taux directeurs lors de sa réunion début novembre. Compte tenu des commentaires des responsables monétaires depuis lors, il est quasiment sûr que le taux des fonds fédéraux sera augmenté de 25 points de base lors de la dernière réunion de l’année à la mi-décembre. En Europe, le président de la Banque centrale Mario Draghi devrait donner en décembre des précisions supplémentaires quant à la suite du programme d’assouplissement monétaire quantitatif qui est censé prendre fin en mars 2017.

Augmentation significative des taux obligataires

En novembre, les taux obligataires se sont considérablement tendus. Suite à l’élection de Donald Trump comme futur président américain, les acteurs financiers semblent anticiper une relance de l’activité économique et une reprise de l’inflation aux Etats-Unis. Ainsi, le rendement du bon du trésor américain à 10 ans a fini le mois de novembre au niveau le plus élevé depuis le début de l’année. Dans la zone euro, les rendements obligataires ont progressé en Allemagne, en Italie et en Espagne. Le caractère violent de la réaction des marchés obligataires à l’élection de Donald Trump, la faiblesse des pressions inflationnistes actuelles et les perspectives de ralentissement de l’économie américaine à court terme ne plaident pas pour une poursuite de la remontée des taux d’intérêt à long terme.

Après l’élection de Donald Trump : le S&P 500 à la hausse

En novembre, la bourse américaine a réagi favorablement à l’élection de Donald Trump comme futur président des Etats-Unis, propulsant le S&P 500 vers un nouveau record historique. Malgré la force du dollar, l’indice phare des actions américaines a progressé de 3,4% sur l’ensemble du mois. Dans les autres régions, les principaux indices – après prise en compte des effets de change – ont moins bougé. La caractéristique commune à toutes les régions a été la rotation sectorielle qui a été particulièrement violente. Les actions traditionnellement considérées comme défensives (comme les valeurs alimentaires) ont fortement souffert alors que les entreprises financières et cycliques se sont considérablement appréciées. Il reste à voir dans quelle mesure Donald Trump pourra satisfaire les attentes des investisseurs qui semblent le considérer dorénavant comme le sauveur de l’économie américaine alors qu’il a été considéré jusqu’au jour des élections présidentielles comme un candidat inacceptable.
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