Le 14 novembre dernier, la société biotech Celyad recevait dans ses locaux à Mont-Saint-Guibert les participantes du Cercle Femmes et Finance. Constituée en 2007 à l’initiative de cardiologues de l’hôpital d’Alost, la société voulait au départ répondre au manque de soins et de traitements adaptés pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Basée sur l’utilisation de cellules souches adultes autologues, l’innovation développée par cette biotech permet de réparer les dommages causés au cœur par un infarctus.
Après le lancement de la société, baptisée au départ Cardio 3, des partenariats ont été développés avec des institutions académiques et des sociétés renommées aux Etats-Unis. « Au départ, la société s’était spécialisée dans les traitements de l’insuffisance cardiaque. Ensuite, elle a développé son know-how dans le traitement des cancers liquides (sang et moelle osseuse). Aujourd’hui, elle développe aussi la recherche en immuno-oncologie », explique Patrick Jeanmart, CFO de Celyad.
Ce sont surtout les patients en fin de vie qui sont ainsi traités. D’autres essais sont dans pipe-line de la société : traitements des cancers de la vessie, du sein, du colon. « Aujourd’hui, les traitements traditionnels permettent de guérir environ 54% des patients atteints d’un cancer. Avec les nouveaux traitements à base de cellules souches, la nouvelle forme d’immunologie développée permettra de guérir 94% des patients atteints de certains cancers et d’éviter les risques de récidives », ajoute Patrick Jeanmart.
Nous sommes tous porteurs de cellules cancéreuses. Notre système immunitaire inné est toujours en action pour stopper l’évolution de ces cellules. Cependant, quand le système immunitaire est défaillant ou lorsque les cellules cancéreuses arrivent à passer à travers le système immunitaire, le cancer se développe. C’est là que la technologie développée par Celyad peut entrer en action. Des cellules souches saines sont prélevées chez le patient (cellules autologues). Elle sont manipulées puis réinjectées dans le corps du malade de façon à ce qu’elles puissent aller détruire les cellules cancéreuses. Une fois leur travail effectué, ces cellules ont transmis aux autres cellules une façon de détecter et d’attaquer les éventuelles récidives.
Avant sa commercialisation, un produit doit passer par différentes phases de test. C’est un processus très coûteux qui nécessite énormément de liquidités. C’est pourquoi cette société, après avoir bénéficié de l’apport de venture capitalists et de fonds en private equity, a décidé d’entrer en bourse en 2013. « Les essais coûtent très chers. Il faut avoir beaucoup de liquidités pour pouvoir financer les activités de recherche et développement et les phase de tests », explique Patrick Jeanmart. La société est cotée sur Euronext Bruxelles et sur Euronext Paris et également au Nasdaq à New-York. Celyad bénéficie aussi du support de la région wallonne au travers d’une avance remboursable. Les analystes financiers regardent toujours le cash disponible dans une société biotech pour voir si la société pourra financer son programme de recherche. Aujourd’hui, Celyad dispose de deux ans de liquidités. Cette société en pleine croissance ne délivre pas de dividendes. Elle ne commercialisera pas elle-même les produits qui auront réussi les phases de tests. La commercialisation et la recherche sont deux métiers différents.
Après la présentation de la société et des pathologies traitées par les traitements développés par Celyad, une visite des locaux était organisée. Une façon de voir à quel point la recherche est entourée de rigueur, de minutie, de sécurité et de techniques pointues. Le futur de notre santé dépend de cette recherche et la Wallonie est réputée pour le développement de ces sociétés biotechs spécialisées en immunologie.
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Visite très intéressante alliant le bio, le tech et l’aspect financier, merci!