Aujourd’hui, un des défis du secteur de la gestion de fortune est l’émergence de nouvelles offres en ligne. Dans le domaine de la gestion en ligne, on distingue deux types d’offres : la gestion discrétionnaire en ligne et les robo-advisors. D’une part, il y a la gestion active qui définit les postes du portefeuille en opérant une sélection de fonds ou de valeurs sur base de l’avis d’un comité d’investissement. D’autre part, on parle de robots de gestion (robo-advisors) qui sélectionnent les valeurs en portefeuille sur base d’algorithmes avec un minimum d’intervention humaine.
Comment s’articule cette offre de robots-conseils ? Dans le monde anglo-saxon, des sociétés comme Nutmeg, Betterment ou encore Wealthfront développent une offre en ligne de conseils robotisés, très facile d’accès pour les investisseurs, transparente et à moindres coûts. Les valeurs sont sélectionnées en portefeuille sur base d’algorithmes. Le client fournit d’abord des informations sur son profil de risque, ses attentes et son horizon de placement. Ensuite, la définition de son portefeuille, sa gestion et son rééquilibrage en fonction des événements de marché se feront de façon totalement automatisée. Dans ce type de gestion, c’est la construction de l’algorithme et les éléments qui entrent en ligne de compte dans cette composition qui seront relevants. Souvent, cette gestion se base sur des investissements en ETF (trackers). Elle est donc très abordable en termes de coûts.
Mais tous les avoirs en gestion discrétionnaire en ligne ne sont pas gérés de cette façon. Il existe aussi une offre de gestion discrétionnaire en ligne dans laquelle les portefeuilles sont gérés sur base des avis d’un comité d’investissement et/ou d’un comité stratégique, en tenant compte de l’avis de gestionnaires professionnels. Dans ce cas, la gestion est affinée sur base d’une intervention humaine et les actifs sont sélectionnés dans l’univers des fonds de placements classiques.
Dans les pays anglo-saxons, il y a aussi une « zone grise » de conseillers en ligne qui basent leur offre sur les deux axes (algorithmes et intervention d’un comité) : il s’agit de Charles Schwab, Vanguard ou BlackRock. Une offre combine également une gestion en ligne avec des entretiens individuels, ponctuels qui sont parfois rémunérés.
Tous ces types d’offres de gestion en ligne présentent cependant des caractéristiques similaires : l’offre se fait en ligne avec très peu de relations avec un conseiller. Elle est accessible pour des montants faibles. Il s’agit donc d’une offre qui s’adresse à un public de masse qui n’était pas servi auparavant dans ce segment de services. Elle est destinée à une clientèle qualifiée d’« affluente », à mi-chemin entre la clientèle de détail et la clientèle en gestion de fortune. Certains ciblent cette offre vers les millennials mais on y retrouve aussi des clients aisés qui « testent » le concept à côté ou en remplacement d’un portefeuille géré en gestion de fortune traditionnelle.
Cette nouvelle concurrence exercera une pression sur les marges et sur le métier des acteurs traditionnels. L’avenir de la gestion de fortune sera sans doute construit autour de deux offres complémentaires, une offre traditionnelle et une offre en ligne, qui s’adresseront à des segments de clientèle différents.
Cette offre arrive en France et en Belgique et permet de démocratiser la gestion discrétionnaire dans des pays où ce type de gestion était traditionnellement réservé aux plus nantis. Ces nouvelles applications permettent de mettre en relation, d’unifier les investissements, les comptes d’épargne et les comptes courants en allouant les fonds dans chaque catégorie en fonction des besoins du client.
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