L’attrait des investissements multi-actifs repose en grande partie sur le faible niveau des taux d’intérêt. À la suite de la crise financière mondiale, les banques centrales du monde entier ont abaissé leurs taux directeurs et adopté des mesures non conventionnelles d’assouplissement quantitatif. Dans ce contexte, nombre d’investisseurs s’efforçent de tirer profit de l’impact des liquidités abondantes sur les futurs rendements des diverses classes d’actifs.
Contrairement à un positionnement basé sur les phases du cycle conjoncturel ou du cycle de crédit ou sur l’alternance de l’appétit et de l’aversion pour le risque, des liquidités abondantes créent un environnement au sein duquel tant les actifs sûrs et que les actifs risqués performent bien. En d’autres termes, il permet à tous les actifs donnant droit à des revenus futurs de réaliser de bonnes performances. Ces revenus peuvent prendre la forme de coupons ou de dividendes qui permettent à terme de mieux performer que le cash. De façon générale, tant les obligations d’État que les obligations d’entreprises, l’immobilier et les actions se portent bien dans ce contexte.
Depuis que les marchés sont convaincus que la BCE et la Banque du Japon sont prêtes, à l’instar de la Réserve fédérale, à injecter massivement dans liquidités dans le système pour relancer de l’économie, le thème
de la liquidité est l’une des forces dominantes des marchés financiers. Après le célèbre discours de Mario Draghi du 26 juillet 2012 sur le soutien que la BCE était prête à apporter à l’euro et le changement de régime et d’orientation politique au Japon après la victoire électorale de Shinzo Abe fin 2012, il était clair que les trois plus grandes banques centrales au monde allaient utiliser l’arme de la liquidité pour combattre les risques de déflation mondiale. Depuis le début des injections de liquidités, les actions et les valeurs immobilières ont ainsi vu leurs cours progresser de plus de 50% en termes cumulés, tandis que les emprunts d’État allemands ont gagné un peu moins de 20%.
Il ressort de ce qui précède qu’investir dans des classes d’actifs multiples ouvre la porte à des rendements
attractifs. À un horizon prévisible, les rendements des obligations d’État devraient en effet rester bas et offrir par conséquent un faible potentiel. La liquidité devrait donc rester un thème dominant. Même si la Fed devait commencer à relever les taux en décembre, cette hausse resterait progressive. Le président de la BCE Mario Draghi a, pour sa part, laissé entendre que son programme d’assouplissement quantitatif serait prolongé en décembre, tandis que l’on prévoit également un nouvel assouplissement de la politique de la Banque du Japon.
Face aux faibles rendements obligataires, les investisseurs traditionnellement prudents disposent d’options d’investissement limitées. Eu égard à leurs objectifs actuariels, les grands investisseurs institutionnels comme les fonds de pension, qui investissaient traditionnellement une part relativement importante de leurs portefeuilles en obligations d’État, sont ainsi contraints de chercher des alternatives au rendement plus élevé. On peut supposer que la part des investisseurs prudents ne fera que croître compte tenu de l’impact de facteurs tels que les changements démographiques, le renforcement des réglementations et le traumatisme de la crise financière de 2008 qui a entamé la capacité et/ou la volonté des investisseurs auparavant moins conservateurs de prendre des risques.
Les stratégies multi-actifs flexibles constituent une alternative pour les investisseurs obligataires traditionnels en leur donnant accès à un large éventail d’opportunités de revenus tout en limitant le risque global du portefeuille. Un investisseur au profil de risque modéré a ainsi tout intérêt à transférer une partie du risque de taux de son portefeuille obligataire vers d’autres classes d’actifs offrant une meilleure rémunération du risque sans augmenter le risque du portefeuille global. Les fonds multi-actifs visent à procurer des rendements attrayants tout en maintenant un niveau de risque comparable à celui d’un fonds obligataire diversifié.
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Le régime de gestion multi-actifs est à mon avis plus adapté aux particuliers qu’aux grands investisseurs. En fait, comme vous le dites si bien « L’attrait des investissements multi-actifs repose en grande partie sur le faible niveau des taux d’intérêt »