A l’initiative de MoneyStore, un groupe de représentants du secteur financier belge a passé une journée à Londres pour aller à la rencontre de quelques acteurs FinTechs. Une belle dynamique s’est mise en place entre ces acteurs issus de différents horizons.
Deux représentants des organes de contrôle et de régulation (Luc Coene, gouverneur honoraire de la Banque Nationale et Lieven Baert de la FSMA), le président de Febelfin (Michel Vermaerke, CEO), plusieurs acteurs du secteur bancaire (Thierry Smets, CEO de Puilaetco Dewaay, Philippe Masset, CEO de Degroof-Petercam, Pascal Nyckees, COO de Degroof Petercam, Xavier Depauw, CEO de MeDirect, Olivier Lefèbvre, Président du CA de BNY Mellon sa/nv), des représentants du monde de l’entrepreneuriat (Grégoire de Streel, Belcube, Louis Cornet, Movify, Xavier Corman, Edebex) et une avocate spécialisée en droit financier (Catherine Houssa, Simont Braun) se sont montrés très enthousiastes et très intéressés par cette visite.
Le programme était serré. Arrivé à St Pancras à 9 heures, le groupe a pris la direction du Level 39 au numéro 1 Canada Square à Canary Wharf. D’emblée, c’est la vue sur la Tamise et sur les immeubles de la City qui se profilent au loin qui capte l’attention.
Une visite de cet incubateur de FinTechs perché au 39 ème étage nous plonge dans l’univers des jeunes start-ups. On prend la température du lieu dans le « village square », un open space, sorte de cafétéria où les entrepreneurs, qui ont en moyenne entre 30 et 40 ans, se retrouvent avec leur ordinateur à la pomme pour travailler, discuter, échanger en buvant un café ou en mangeant des… Smarties !
Au départ, le Level 39 était avant tout un projet immobilier pour relancer la dynamique sur ces berges de la Tamise dans des immeubles pratiquement désertés. Cet incubateur n’est pas seulement un accélérateur de FinTechs, on y trouve aussi des start-ups qui se préoccupent de construire ce qui sera la ville intelligente de demain. Le Level 39 est un véritable écosystème qui entend soutenir les jeunes pousses en les accompagnant à chaque étape de leur développement. Les grandes entreprises peuvent aussi s’y installer pour autant qu’elles aient la volonté de développer de nouvelles technologies. C’est là aussi que s’est développée l’idée d’Innovative Finance, une plateforme qui sert d’interface pour faciliter le dialogue entre les start-ups FinTechs et les régulateurs.
Après un déjeuner sur le pouce, les quais sont délaissés pour partir au cœur de la ville à la rencontre des représentants de Smart Lenders, un fonds qui investit dans le peer-to-peer lending américain. Les représentants français de ce fonds présentent l’industrie du peer-to-peer lending aux Etats-Unis ainsi que leur stratégie pour sélectionner les prêts en portefeuille.
Leur ancrage à Londres s’explique par plusieurs facteurs. C’est un environnement favorable à la finance qui a guidé le choix de ces entrepreneurs financiers : on trouve à Londres les talents pour développer ce genre d’activités, des fonds en provenance d’investisseurs, des family offices, la fiscalité y est plus avantageuse, l’environnement du droit du travail plus souple, le régulateur est très pragmatique et on y constate une absence de freins à l’innovation. Les questions des participants témoignent de l’intérêt porté à ce nouveau métier de la finance.
Chez Zopa, une plateforme britannique de peer-to-peer lending, nous entrons dans l’univers du prêt de particuliers à particuliers. Le CEO nous reçoit en toute décontraction dans un décor de « forêt enchantée » peuplée de jeunes qui déambulent à un rythme effréné. Nous découvrons à travers le récit de cet entrepreneur, le parcours de ce projet, des négociations entre les régulateurs et un lobby de sociétés de peer-to-peer lending à la mise en place de credit scorings extrêmement efficaces jusqu’à l’essor actuel et attendu de ce business de crédit d’une nouvelle génération.
L’heure vient ensuite de rejoindre St Pancras et de se détendre autour d’un verre avant de reprendre l’Eurostar pour deux heures ponctuées de nombreux et joyeux échanges et de l’élaboration de nouveaux projets… belges ceux-là ! Reste le souvenir de l’enthousiasme, de l’intérêt et de la discipline d’un groupe très complémentaire qui devrait lui aussi porter ses fruits pour l’avenir. Affaire à suivre donc!
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Bonne idée!