Après la crise de 2008, les régulateurs ont pris des mesures drastiques pour davantage encadrer le secteur financier et la gestion privée. Il en résulte un nombre impressionnant de directives et règlements qui, chacun, apporte son lot de contraintes sur le secteur.
Ces nouvelles règlementations n’apportent cependant pas de valeur ajoutée à l’économie mais engendrent des coûts et provoquent des pertes d’emplois dans un secteur qui, traditionnellement, a basé son modèle sur la qualité et le nombre de ses talents. Selon une étude réalisée par PwC, cette régulation coûterait entre 70 et 130 milliards d’euros à la Belgique sur 30 ans. Ce qui représenterait entre 0,7 et 1,5% du PIB et des pertes d’emplois estimées entre 25 et 81.000 unités. Le secteur financier est celui qui dépense le plus en technologies informatiques avec des dépenses estimées à 6,3% du chiffre d’affaires contre 3,2% pour le secteur de l’assurance et seulement 1,3% pour la pétrochimie, par exemple. La sécurité financière a donc un prix.
Pour pouvoir survivre dans cet environnement, une restructuration du secteur est nécessaire. Comme le soulignait Yves Stein, CEO de KBL (maison mère de Puilaetco Dewaay et de 9 autres banques réparties dans 10 pays), « la consolidation du secteur est désormais une nécessité pour faire face à ces nouveaux défis. Il faut une taille suffisante pour répondre aux contraintes des régulateurs qui engendrent des coûts très importants et une organisation interne plus sophistiquée ». Cette consolidation est aussi un vœu clairement affiché par certains régulateurs comme en Suisse ou aux Pays-Bas.
En Belgique aussi, le nombre de regroupements dans le secteur est un mouvement qui a pris de l’ampleur au fil des ans. Aujourd’hui, le marché belge compte à la fois des banques universelles (dont les centres de décision sont de plus en plus internationaux) et des acteurs qui ne font que de la gestion privée. Voici les principaux acteurs de ce marché de la gestion privée en Belgique.
Il existe encore quelques acteurs de niche, comme par exemple, la maison Leleux Associated Brokers. Il est évident qu’aujourd’hui, il devient quasi impossible pour un nouvel acteur partant de rien de rentrer dans cette profession. Par contre, on assiste à l’arrivée de nombreux gestionnaires ou banques privées internationaux qui viennent offrir, sur notre marché, leurs produits ou services de placements. Il faut dire que le montant de l’épargne accumulée par les Belges sur leurs livrets d’épargne constitue une manne très attractive pour ces acteurs étrangers.
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