Ce n’est plus un secret pour personne : l’inflation a atteint un niveau très faible voire négatif. Pourtant la réalité nous semble souvent différente : les prix des biens dans notre caddy ne cessent d’augmenter !
Qu’en est-il réellement ? « Il convient de faire la part des choses. L’inflation est basse pour certains produits manufacturés et cela pèse sur les marges de ces produits. La baisse du prix des matières premières et du pétrole a aussi exercé une pression à la baisse sur certains prix. A titre d’exemple, Ryanair va diminuer le prix de ses voyages en 2016. Par contre, il n’y a pas autant de pression sur les prix des biens consommés quotidiennement », explique Frank Vranken, Stratégiste chez Puilaetco Dewaay Private Bankers.
S’il n’y a pas d’inflation, sommes-nous en déflation ? Nous ne sommes pas en situation de déflation mais plutôt dans un scénario de désinflation. Aujourd’hui, le taux d’inflation est négatif de 0,1% en zone euro. En enlevant le prix des matières premières et du pétrole de cet indice, l’inflation revient en zone positive avec un taux de 0,9%.
En quoi une faible inflation est-elle défavorable pour l’économie ? Cette situation laisse peu de possibilité aux entreprises pour augmenter leurs marges. On est dans une situation de stagnation économique. Il y a aussi un aspect psychologique : si le consommateur sait que le téléviseur ou l’ordinateur qu’il veut acheter aujourd’hui coûtera moins cher demain, il va retarder son achat. Certains grands groupes spécialisés dans le commerce perdent ainsi des parts de marché. Le climat économique devient incertain. Il y a aussi la crainte de perdre son emploi qui freine la consommation. Les contrats de travail proposés aux jeunes sont de plus en plus souvent à durée déterminée, ce qui freine aussi les dépenses de biens à long terme.
Faut-il de l’inflation ? « Oui, il faut de l’inflation dans une économie. Pas une forte inflation mais il en faut. L’inflation, c’est comme l’huile dans un moteur : cela permet qu’il ne se grippe pas. Idéalement, nous devrions avoir une inflation entre 1 et 2% », estime Frank Vranken.
Comment y arriver ? L’inflation ne se décrète pas. Par contre, certains facteurs peuvent l’influencer. « Lorsque la Banque centrale européenne (BCE) relance le système bancaire, elle permet au crédit de repartir et à l’argent de mieux circuler dans l’économie. Elle a dit qu’elle prolongerait ses efforts en matière de politique monétaire accommodante sans doute jusqu’en 2017. Parallèlement, le prix du pétrole et des matières premières devrait arrêter de descendre, ce qui pourrait permettre au moins une stabilisation des prix », ajoute Frank Vranken. On peut s’attendre à une stabilisation du prix des matières premières et du pétrole en 2016. L’inflation pourrait repartir à la hausse sans atteindre cependant un taux important mais on assistera sans doute à la fin de sa baisse. On pourrait atteindre un taux d’inflation de l’ordre de 1,7%, ce qui n’est pas extraordinaire. Rappelons également que la BCE vise un taux d’inflation proche de 2% sans vouloir le dépasser.
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« Si le consommateur sait que le téléviseur ou l’ordinateur qu’il veut acheter aujourd’hui coûtera moins cher demain, il va retarder son achat. »
Comment peut-on écrire une telle sornette? Si c’était vrai, aucun ordinateur ni aucun téléviseur n’aurait jamais été vendu! Par ailleurs, le consommateur va-t-il cesser de manger ou de rouler, parce que la pain ou l’essence coûteront moins cher demain?
Effectivement, la théorie voudrait ça mais c’est sans tenir compte des inévitables facteurs psychologiques
« La théorie voudrait ça… »; quelle (fumeuse) théorie, qui ne tient pas compte de « facteurs psychologiques »? Est-ce un « facteur psychologique » de considérer que la valeur d’usage d’un smartphone est supérieure à la baisse de prix espérée? Les prétendus « économistes » (dont je ne suis pas) répètent ad nauseum les mêmes âneries, démenties par les faits : « The data suggest that deflation is not closely related to depression. A broad historical look finds many more periods of deflation with reasonable growth than with depression and many more periods of depression with in
flation than with deflation. Overall, the data show virtually no link between
deflation and depression. »
http://www.nber.org/papers/w10268.pdf
Monsieur, j’apprécie que vous commentiez les articles et je respecte vos opinions; Je voudrais cependant insister sur la forme. Je souhaite que, sur ce blog, les commentaires restent respectueux des auteurs et des personnes qui y mettent des commentaires. Je vous en remercie.
Désolé de vous choquer, je suis respectueux des personnes, pas de leurs « théories » mensongères (de bonne foi, pour certains), quand elles sont présentées sous couvert d’autorité…