Depuis, le début de l’année 2015, on ne distingue pas vraiment de tendances claires dans l’évolution des performances des fonds. Des événements peu communs se succèdent dans la sphère économique et financière engendrant une forte volatilité sur les marchés. Lors des prévisions économiques pour 2015, les observateurs avaient effectivement prévu que l’année serait caractérisée par une volatilité accrue. Et c’est bien le cas !
« Le mois de janvier a nettement confirmé cette tendance. Nous avions également anticipé une guerre des devises. L’évolution des devises a un impact sur la valorisation des fonds. On ne peut pas envisager son portefeuille sans tenir compte de l’impact des devises. C’est un facteur de volatilité supplémentaire », constate Bernard Keppenne, Chief economist chez CBC Banque.
Au-delà de la volatilité sur les marchés et sur les devises, il faut également tenir compte de la volatilité sur les prix des matières premières. Les prix de ces matières sont orientés à la baisse et cela a un impact sur les importations et exportations de certains pays et sur certains fonds sectoriels. Tous ces facteurs ont un effet multiplicateur sur la volatilité.
Dans ce contexte particulier, existe-t-il encore des valeurs-refuge ? « Il n’existe plus vraiment de valeurs-refuge. L’or a perdu ce statut en raison de ses variations importantes d’une année à l’autre. Le franc suisse joue encore ce rôle mais pour combien de temps ? En effet, les inquiétudes sur les valeurs suisses augmentent. Certains observateurs craignent que la Suisse entre en récession en 2015. Nous perdons beaucoup de certitudes pour l’instant », reconnaît Bernard Keppenne.
Dans ce contexte de marchés extrêmement volatils, quelle attitude faut-il adopter en portefeuille ? « Il faut être très réactif et savoir se repositionner. On ne peut plus investir sur base d’une tendance sur les 12 mois à venir. Il faut pouvoir réagir vite dans un environnement incertain », conseille Bernard Keppenne. L’investisseur veillera à diversifier davantage son portefeuille. Si un poste a bien performé, il doit être capable d’en sortir pour se repositionner sur un autre scenario. Il faudra sans doute davantage consulter son conseiller en placements pour détecter les opportunités. Un fait est certain : on ne pourra pas s’endormir sur son portefeuille en 2015 ! Parmi les valeurs à privilégier en ce début d’année, les actions européennes présentent beaucoup d’attraits. Les entreprises européennes bénéficient d’une devise faible, le prix du baril de pétrole est bas et devrait se stabiliser entre 55 et 65 dollars en 2015 et 2016, ce qui devrait engendrer des gains de croissance pour les sociétés européennes. Les décisions prises par la Banque centrale européenne soutiennent aussi les marchés. Les bourses européennes enregistrent un retard vis-à-vis des bourses américaines. Tous ces facteurs plaident pour un investissement en actions européennes en 2015 mais… dans le cadre d’une diversification du portefeuille. La diversification semble bien être le seul refuge contre la volatilité sur les marchés en 2015.
Source des données chiffrées: MorningstarCet article vous a intéressé ? Consultez aussi
La revue : le faux débat de la déflation