Qu’est-ce que l’illusion et l’érosion monétaires et autres mots de l’économie?

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On entend beaucoup parler d’illusion monétaire, d’érosion monétaire de répression financière ou encore de tapering. Voici un petit lexique pour s’y retrouver.

 

 

 

 

 

Qu’est-ce que l’illusion monétaire ?

 

Il s’agit d’un comportement que l’on observe auprès de certains agents économiques qui ont tendance à ne pas tenir compte de certains éléments dans leur appréhension de la réalité.

Par exemple, en cas d’inflation, une personne peut être victime d’illusion monétaire lorsqu’elle croit que seul son salaire a augmenté. Elle ne réalise pas que les prix ont également monté. Elle raisonne à partir de la valeur nominale de son salaire et non pas à partir de sa valeur réelle. Elle a donc tendance à confondre une variation au niveau général et une variation en termes relatifs. Elle est victime d’illusion monétaire.

C’est John Maynard Keynes qui a soulevé pour la première fois cette notion quand il s’est aperçu que les travailleurs avaient tendance à refuser toute baisse de salaire nominal mais ne s’opposaient pas à une baisse de leur salaire réel en raison de l’inflation.

On retrouve aussi ce biais de l’illusion monétaire dans le cadre des taux d’intérêts nominaux et réels. Le taux d’intérêt nominal est le taux affiché par un placement. Le taux d’intérêt réel est le taux d’intérêt nominal dont on déduit le taux d’inflation. Si le taux d’intérêt nominal d’une obligation est inférieur au taux d’inflation, le rendement de ce placement sera négatif. Par exemple, un placement offrant un taux nominal de 3% alors que l’inflation est de 3,5 % aura un rendement réel négatif de 0,5%. Mais l’investisseur peut avoir l’illusion qu’il gagne 3% sur son placement alors qu’en réalité il perd 0,5%.

 

Qu’est-ce que l’érosion monétaire ?

 

L’érosion monétaire représente la perte de pouvoir d’achat due à l’inflation. La hausse des prix due à l’inflation entraîne une perte du pouvoir d’achat. Cela signifie, par exemple, que si l’on reçoit un salaire de 100 et que l’inflation est de 3%, ce salaire ne permettra plus d’acheter que pour 97 sur le marché local car le prix des denrées y aura augmenté. Cette perte de pouvoir d’achat n’est pas la seule conséquence de l’inflation. En raison de l’inflation, la valeur réelle de certains placements va diminuer. C’est le cas, par exemple, du principal d’une obligation, d’un compte à terme ou d’un bon de caisse qui aura diminué lors de son remboursement à l’échéance.

Cette érosion sera fonction à la fois de la durée du placement et du taux d’inflation. Plus le taux d’inflation sera élevé et plus la durée du placement sera longue, plus grande sera son érosion monétaire. Pour un capital de 100 investi au départ, si l’inflation est de 3 % par an, le placement ne permet plus d’acheter 100 mais 97 l’année suivante, et ainsi de suite.

 

Qu’est-ce que la répression financière ?

 

On parle beaucoup de répression financière pour le moment. Mais qu’entend-on par là ? Il s’agit d’une situation dans laquelle les États surendettés obligent les épargnants à accepter des taux d’intérêt faibles qui sont littéralement mangés par l’inflation. Pour cela, les banques centrales font tourner la planche à billets selon une politique monétaire dite accommodante. Les dettes publiques augmentent et les débiteurs (surtout les états en l’occurrence) qui payent des taux d’intérêt bas sont privilégiés par rapport aux créanciers.

 

Qu’entend-on par QE ?

 

QE signifie Quantitative Easing. Il s’agit d’une politique monétaire utilisée par les banques centrales pour stimuler l’économie nationale en injectant des liquidités dans l’économie en achetant ou vendant aux banques d’autres actifs financiers que des obligations gouvernementales pour maintenir les taux d’intérêts dans les fourchettes voulues par les autorités et surtout pour stimuler l’économie par injection de monnaie. On parle aussi de tapering ce qui signifie une baisse graduelle et progressive de la politique d’achats d’obligations par la Réserve fédérale américaine. Cela engendre le ralentissement progressif de sa politique monétaire accommodante et de son activité monétaire.

 

Qu’est-ce que l’union bancaire ?

 

La BCE va désormais superviser de façon directe une bonne centaine de banques dans l’Union européenne. Elle va vérifier que les grands groupes bancaires qui agissent dans plusieurs pays respectent bien les règles prudentielles. Il y aura donc une supervision unique pour ces grandes banques qui donnera un meilleur résultat avec une meilleure vue d’ensemble sur des banques actives dans plusieurs pays. Elle sera par ailleurs responsable de l’intégralité du secteur bancaire en coopération avec les contrôleurs nationaux. La supervision sera plus efficace et aussi plus distante des intérêts nationaux.

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