Crowd’in, au-delà du simple crowdfunding

Photo113Ils sont quatre entrepreneurs et ont une trentaine d’années : Joseph d’Ippolito, Nicolas de Angelis, Quentin Gaillard et Alexandre Spetschinsky. Ils viennent de lancer une nouvelle plateforme de crowdfunding : Crowd’in. Quelle est la différence entre cette plateforme et les plateformes existantes ?

Les projets financés par Crowd’in sont de quatre types. Il y a bien sûr les projets entrepreneuriaux classiques : la start-up qui cherchent à financer ses projets ou sa croissance, les financements par dette structurée (calibrée sur la valeur d’une action préalablement apportée et valorisée par un investisseur professionnel avec un remboursement prévu à une certaine échéance) ou par obligations simples. Ensuite, les porteurs de projets culturels, créatifs ou artistiques peuvent faire des appels de fonds par l’intermédiaire de Crowd’in. Enfin, les initiateurs ont aussi voulu accueillir des projets non-marchands ainsi que des appels de fonds pour pouvoir développer des services ou commerces de proximité.

Ce qui distingue aussi cette plateforme, c’est la façon dont elle permet de financer ces projets. Il y a le financement assez classique par quasi-fonds propres ou par prêts. A côté de ce financement plutôt classique, Crowd’in pratique également le « reward based » : les fonds avancés sont « récompensés » soit par un service ou un bien. La plateforme peut aussi accueillir des dons dans le cadre de certains projets, ce qui n’implique aucune contrepartie.

Enfin, cette plateforme se distingue parce qu’elle n’offre pas seulement un financement mais aussi un accompagnement : c’est le crowdsourcing et le crowdacting. Le crowdsourcing consiste à partager des idées, des connaissances et une expertise. Le bénéficiaire est guidé et peut avoir un suivi par des experts de son secteur. Grâce au crowdacting, le contributeur financier peut agir avec le porteur de projet, c’est un partage d’actes. Le porteur de projet doit bien sûr exprimer son besoin au-delà du besoin financier. Le crowdacting et le crowdsourcing se font sur base bénévole et volontaire.

C’est donc une véritable dynamique collaborative qui est mise en place sur cette plateforme. Les co-fondateurs de la plateforme se rémunère sur base d’un « success fee » de 7% sur les sommes levées grâce au crowdfunding.

Et au niveau légal ? Pour rappel, les plateformes de crowdfunding ne sont pas soumises à un accord de la FSMA. Cependant, le régulateur des marchés a sorti un règlement pour encadrer ce type de levées de fonds auprès des investisseurs particuliers. Le montant levé ne peut pas excéder 300.000 euros par projet (contre 100.000 euros auparavant) et un investisseur ne peut pas investir plus de 1000 euros par projet mais peut investir plus de 1000 euros sur la plateforme si c’est dans plusieurs projets différents. La FSMA a publié sur son site deux communiqués pour informer les investisseurs sur les conséquences de ce financement qui se fait par l’intermédiaire d’Internet, sans prospectus et qui vise à récolter des petits montants auprès d’un grand nombre d’investisseurs pour financer un projet spécifique.

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