Même pas peur de mes peurs !

IMG_1232Fearhunters est un concept qui a été conçu par et pour des enfants et qui est devenu la start-up de leur père. Le père, c’est Gauthier Bribosia, un enfant de 45 ans qui nous raconte une belle histoire de sorcières, de monstres et autres terreurs. Ce diplômé de l’école de commerce Solvay a travaillé pendant des années dans « le monde des affaires » alors qu’il rêvait, quand il était enfant, de faire les Beaux-Arts et devenir dessinateur.

Doué pour le dessin comme pour les études, il obéit à ses parents qui l’ont éloigné de cette voie artistique et il entame des études de commerce qu’il réussit brillamment. Il enterre son rêve de réaliser des dessins animés, travaille dans la finance, le marketing, le consulting. Il fera cependant, durant sa carrière, une année d’étude dans une école spécialisée dans l’animation à San Francisco.

Mais les rêves ne dorment que d’un œil et celui-là se réveillera un jour lorsque ses fils, Max et Shaya, rapportent de chez leur grand-mère deux petits doudous qu’elle leur a confectionnés sur base d’un dessin qu’ils avaient réalisé durant l’après-midi passé chez elle. Leurs petits dessins d’enfant étaient devenus une réalité concrète. « C’était des petits bouts de tissu assemblés et cousus en triangle qui formaient une tête avec un œil, une cicatrice. Ces petits personnages étaient laids et même un peu inquiétants. Mais, pour eux, ils représentaient quelque chose, ils étaient attachants. Pour la première fois, j’ai réalisé qu’on pouvait s’attacher à des personnages monstrueux. Je me suis dit, là, il y a quelque chose qui se passe », raconte Gauthier Bribosia. Fearhunters était en train de naître sorti d’une collaboration entre des enfants et des adultes. Le père comprend que les enfants veulent entrer en relation, veulent communiquer avec des adultes non pas sur le terrain des adultes mais bien sur le terrain de l’enfance.

Petit à petit, l’idée prend forme. Le rêve ancien du père remonte à la surface. Il demande à ses enfants de dessiner d’autres monstres sympathiques. Il leur impose certaines contraintes : les monstres doivent avoir des bobos, des cicatrices, les formes doivent être simples, géométriques. « Ils ont réalisé plusieurs dessins et nous en avons choisi trois par enfant et j’en ai réalisé un pour arriver à sept. J’ai alors redessiné les esquisses en préservant les caractéristiques d’origine. Ensuite, j’en ai tiré des patrons que j’ai remis à une jeune styliste de La Cambre pour en faire des prototypes », explique Gauthier Bribosia.

Les enfants ont alors expliqué qui étaient leurs personnages. Chacun s’était battu contre ses peurs. La thématique était toute trouvée : chaque personnage se bat contre une peur particulière, en sort vainqueur mais avec des bobos. « J’ai fait beaucoup de recherches sur la psychologie des peurs. J’en ai parlé avec Diane Drory, psychologue spécialiste des enfants. Nous avons des stades de développement émotionnels. Le sentiment de peur n’est pas statique, il grandit, évolue. Les peurs changent. Le concept est évolutif et s’adresse aux enfants entre 2 et 10 ans », ajoute Gauthier Bribosia. Chaque personnage est en tissu doux, a une couleur spécifique et représente une peur : celle du noir pour Skully, peur des monstres pour le rouge Zoombie, peur des maladies pour le vert Oswald,… Aujourd’hui, les adultes sont encore manipulés par la peur : peur des catastrophes naturelles, accidents d’avion, pandémie,… Ces petits personnages aident les enfants à apprivoiser leurs peurs et à les vaincre.

Pour lancer son concept, Gauthier Bribosia trouve des fonds auprès d’investisseurs particuliers et commence la commercialisation de sa gamme en été 2013 dans des magasins dédiés comme Serneels ou Filigranes. En marge des peluches-doudous, un projet éditorial prend forme avec la publication de deux livres qui mettent en scène deux des personnages de la gamme. « Nous venons aussi de lancer des sprays aromatiques aux huiles essentielles: un par peluche. Ces sprays sont conçus par une société spécialisée en aromathérapie. Il faut reconnaître que c’est parfois difficile de vendre le concept à des financiers pour trouver des fonds car la logique du concept est très particulière mais une fois qu’ils ont compris, ils entrent dans le concept. Nous sommes passés par le crowdfunding qui a très bien fonctionné », reconnaît Gauthier Bribosia. Et l’avenir ? Il est rose pour cette start-up qui a encore beaucoup de projets mais ça… c’est une autre histoire!

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2 réponses sur “Même pas peur de mes peurs !”

  1. Superbe article , très bien analysé. Et un tout grand bravo aux trois grands réalisateurs à l’imagination plus que féconde et productive.
    J’attends avec impatience les futurs petits nouveaux car ils manquent à ma collection.!
    Bisous à nos trois premiers Fear Hunters
    Mam

  2. Je suis très fier de mon fils et de mes deux petits fils.
    Ils ont l’ imagination et le talent artistique qui me manquent cruellement.
    Mais mon épouse en a en abondance.

    Bon vent aux Fear Hunters

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