Alors que Christine Lagarde, Directrice Générale du FMI, émet certaines craintes quant à la santé des banques européennes, un vent d’optimisme semble souffler sur le vieux continent. Dans l’attente des chiffres de la croissance publiés par le FMI et annoncés pour le 21 janvier, penchons-nous sur la situation en Europe.
Du côté de l’emploi, l’Allemagne a enregistré un recul du nombre de demandeurs d’emplois de 15.000 unités. Cependant, les chiffres du chômage sont loin d’être uniformes dans la zone euro et des pays comme l’Espagne et l’Italie souffrent de taux de chômage très élevés. « Car si le chômage s’est stabilisé dans la zone euro à 12.1 %, non seulement ce taux reste beaucoup trop élevé, mais il cache d’énormes disparités. Entre l’Autriche qui affiche un taux de chômage à 4.8 %, et la Grèce qui connait un taux de 27.4 %. Entre l’Italie qui a vu son taux de chômage grimper à 12.7 %, soit le niveau le plus élevé depuis 37 ans, et l’Allemagne qui connait même une diminution des demandeurs d’emploi », relève Bernard Keppenne, Chief Economist chez CBC Banque.
En ce qui concerne l’inflation, le faible niveau enregistré pose de plus en plus de questions. Les craintes de déflation ne sont cependant pas à l’ordre du jour et la BCE surveille le taux d’inflation de près et sera prête, le cas échéant, à intervenir pour contrer une nouvelle baisse. De toute évidence, la zone euro continuera à connaître un environnement de taux d’intérêts bas pendant une certaine période.
La force de l’euro pénalise les entreprises exportatrices. Cependant, la devise européenne a commencé l’année par un repli vis-à-vis du dollar. « L’euro amorcerait-il ce mouvement de repli attendu depuis déjà un bon moment ? Il est évidemment un peu tôt pour se prononcer, mais, en principe, l’euro devrait s’affaiblir, en tout cas par rapport au dollar, en 2014 », estime Bernard Keppenne.
Aujourd’hui, la crise de l’euro semble bien derrière nous et les craintes d’un éclatement de cette devise s’estompent. La confiance dans la zone euro est revenue à son niveau de juillet 2011, c’est à dire avant la crise des dettes souveraines. Il serait faux de dire que l’Europe a fait du sur-place et n’a rien mis en oeuvre pour résoudre la crise des dettes souveraines. Des efforts ont été consentis et ont des effets positifs sur la compétitivité, sur le marché du travail et sur la stabilisation des conditions financières. « Cela passe totalement inaperçu mais beaucoup de choses sont faites pour régler les problèmes de l’Europe », estime Joel Copp-Barton, Directeur Produits Actions Européennes d’Invesco Perpetual.
L’Europe montre donc indéniablement des signes positifs et, au niveau des investissements, la majorité des analystes mettent les actions européennes à l’honneur en 2014. « Alors que beaucoup restent à l’écart de cette classe d’actifs, de plus en plus d’indicateurs et de statistiques montrent que l’Europe est en train de franchir un cap, situation qui donne naissance à des opportunités d’investissement attrayantes en termes de titres mais aussi à l’échelle des secteurs et des pays », ajoute Joel Copp-Barton. Si tous ses problèmes ne sont pas encore résolus, la zone euro entame néanmoins l’année 2014 avec un nouvel élan dont il faudra, bien sûr, suivre l’évolution avec attention.
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