La Revue : Que faut-il penser de la situation économique actuelle ?

bourse Nyse 2Certains affichent un pessimisme alarmant et persistant sur la situation de nos économies. Ce pessimisme, loin de faire avancer la relance est destructeur de confiance. Même s’il n’y a pas lieu d’afficher un optimisme béat, il faut reconnaître que le calme semble être revenu dans les économies au niveau mondial.

La zone euro est, nous dit-on, sortie de la récession mais on ne parle pas pour autant de croissance mais plutôt d’inflexion positive. Il est possible que la croissance ne reste pas aussi soutenue jusqu’à la fin de l’année et certains chiffres interpellent dont ceux des Pays-Bas qui ont enregistré une contraction du PIB de 1,4% durant le premier trimestre de cette année.

Dans les pays émergents, la Chine et le Brésil connaissent un ralentissement de leurs économies. « Les chiffres confirment que l’on n’assiste pas du tout à un redémarrage de l’économie chinoise mais à une croissance assez faible », note Bernard Keppenne, Chief Economist chez CBC Banque. Aux Etats-Unis, la croissance devrait se maintenir sans cependant connaître une forte accélération.

En Europe, le principal facteur d’inquiétude est le risque de déflation. La zone euro affiche un taux d’inflation faible mais encore positif de l’ordre de 0,5% contre 3% en novembre 2011. On est donc loin de l’objectif de 2% visé par la BCE. Et cela inquiète nombre d’observateurs dans les marchés. En effet, certains pays connaissent des reculs des prix comme Chypre, la Grèce, le Portugal et la Slovaquie. Mais cette faible inflation n’est-elle pas bénéfique pour le commerce extérieur des pays de la zone euro ? « En fait, cet effet compte peu dans le cadre de l’union monétaire. Car le commerce extérieur des pays membres est dominé par les échanges au sein de la zone euro. Quand les partenaires commerciaux connaissent également une inflation très faible, le différentiel d’inflation se réduit et le gain de compétitivité qui en découle diminue d’autant. La faible inflation actuelle n’apparaît donc pas souhaitable et tend, au contraire, à entraver le processus de regain de compétitivité engagé par la périphérie », explique Jean-Pierre Durante, Responsable Financial market research team à la Banque Pictet & Cie SA.

Chez Deutsche Asset & Wealth Management, on pense que le risque déflationiste dans la zone euro est exagéré et l’on table sur une croissance dans l’eurozone de 0,9% et sur une croissance mondiale pour l’année en cours de l’ordre de 3,7%. Les nouvelles relatives à la croissance ont permis à Mario Draghi de se contenter d’interventions verbales depuis la fin de l’année passée. A quoi peut-on s’attendre du côté de la BCE dans les mois à venir ? Le banquier central pourrait prendre des mesures qualifiées de non conventionnelles. Cependant, il sera difficile d’accorder les violons sur ce genre de mesures. Dès lors, il est fort probable que le Conseil des gouverneurs de la BCE se limite à quelques mesures symboliques. « Après, la BCE pourrait viser les actifs privés et la revitalisation du marché des ABS. Dans l’attente que la Fed resserre sa politique monétaire, la BCE pourrait donc se contenter du minimum, avec des interventions verbales et symboliques, au risque de laisser la zone euro glisser sur la pente inquiétante de la déflation », prévient Jean-Pierre Durante.

La vigilance est de mise mais le pessimisme ne doit pas paralyser nos économies. Dans les portefeuilles, il faut sans doute s’attendre à une certaine volatilité et les émergents doivent se concevoir de façon très sélective. Selon les analystes de Deutsche Asset & Wealth Management, les marchés d’actions devraient être soutenus par de bonnes valorisations et des perspectives de bénéfices en hausse. La vision de la situation économique actuelle dépend de la façon dont on l’aborde : soit en regardant le verre à moité plein, soit le verre à moitié vide.

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