A quoi servent les produits dérivés en gestion?

Par ING IM

L’utilisation des produits dérivés a connu un essor important ces dernières années. La Banque des règlements internationaux (BIS) relève ainsi que la valeur de marché totale des produits dérivés négociés de gré-à-gré a plus que doublé depuis 2006, pour atteindre 24.7 trilliards de dollars[1] aujourd’hui. Il existe bien entendu de nombreux types de produits dérivés tels que les dérivés sur actions, sur taux d’intérêts, sur devises, sur matières premières…ou encore les dérivés de crédit (CDS), mais ce sont les dérivés sur taux d’intérêts et sur devises qui sont les plus utilisés.

Qu’est-ce qu’un produit dérivé ?

Un produit dérivé est un actif financier lié à un actif sous-jacent tel qu’un bien immobilier, une action, une obligation, un indice, un taux, une matière première ou une devise… Un investissement dans un produit dérivé ne se conçoit dès lors que lorsque l’on a une stratégie vis-à-vis de son sous-jacent et en règle générale les produits dérivés sont utilisés en gestion pour trois principales raisons : la gestion des risques, l’optimisation de la gestion du portefeuille et la maximisation du rendement.

Mieux gérer les risques grâce aux produits dérivés

Le risque est une variable indissociable de la gestion et celui-ci peut se matérialiser sous des formes diverses, que ce soit une baisse des marchés, une hausse de taux, un défaut de paiement d’un émetteur obligataire ou encore une fluctuation de devise. L’utilisation de produits dérivés permet de se protéger de manière flexible et peu coûteuse contre la plupart de ces risques. L’investisseur en actions peut ainsi protéger son portefeuille contre une baisse des marchés en achetant des options PUT lui donnant le droit de vendre ses actions à un prix fixé au préalable tandis que l’investisseur obligataire pourra s’assurer contre le défaut d’un émetteur en achetant des credit default swaps. Outre les risques d’investissement, les produits dérivés permettent à nombre d’acteurs de couvrir leurs risques opérationnels. Un négociant en matière premières agricoles pourra, par exemple, se protéger contre les fluctuations du prix du blé et/ou des différentes devises dans lesquelles il opère en fixant les prix d’avance par l’intermédiaire de contrats à terme (« futures »).

Optimisation de la gestion du portefeuille

Un portefeuille géré en bon père de famille se doit d’être bien diversifié et relativement flexible pour pouvoir être ajusté rapidement aux modifications des conditions de marché. Les investisseurs particuliers sont cependant souvent limités dans leur capacité de diversification par la taille de leur portefeuille et sont parfois confrontés à des contraintes de liquidité lorsqu’il s’agit d’ajuster rapidement le positionnement de leur portefeuille. L’utilisation de produits dérivés tels que les contrats à terme offre une solution à ces problèmes. En effet, les contrats à terme permettent d’obtenir une exposition synthétique à une classe d’actifs (on ne la détient pas physiquement en portefeuille) à un moindre coût puisque pour investir dans ce type de contrats, il suffit de verser un dépôt de garantie de l’ordre de 5 à 10% de la valeur du nominal du contrat auprès de son intermédiaire (courtier en ligne). De cette manière, on dispose d’un effet de levier et l’on peut dès lors diversifier son portefeuille à moindres coûts tout en bénéficiant d’une grande flexibilité puisque ces contrats à terme sont standardisés et que leur liquidité est assurée par les opérateurs de marchés.

Maximiser le rendement

De manière générale, investir en options ou en contrats à termes permet de bénéficier d’un effet de levier puisqu’il est possible de prendre position sur un montant nominal donné tout en ne mobilisant qu’une faible partie de ce montant nominal. Par conséquent les produits dérivés permettent de maximiser le potentiel de rendement de chaque euro investi.

Si les produits dérivés se révèlent utiles à plus d’un titre en matière de gestion, il convient cependant de les aborder avec la plus grande prudence car bien que l’effet de levier que certains de ces instruments procurent permet de maximiser le rendement, il expose également les détenteurs de ces instruments à des pertes supérieures à leur mise de départ.

 


[1] Somme des marchés suivants : Australie, Belgique, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni, Etats-Unis.

Une réponse sur “A quoi servent les produits dérivés en gestion?”

  1. MERCI pour cette introduction aux produits dérivés, la littérature à ce sujet est trop rare en Belgique.

    Il faut bien savoir par ailleurs que certaines stratégies en produits dérivés est MOINS RISQUEE qu’un investissement en actions: les achats et ventes de spreads, les achats de straddle et strangle ou de butterfly…

    Par ailleurs les options permettent d’espérer de rentrées financières dans tous les cas de situation de marché, en hausse, en baisse et même stagnant!
    Les actions ne permettent qu’espérer à la hausse ( ou à la baisse, uniquement si votre banquier vous le permet)

    la contrepartie est qu’il faut acquérir une certaine expertise ( pas inaccessible!!)…

    … mais je suppose que c’est le but de ce blog, sinon vous confieriez simplement à autrui ( supposé plus compétent) le soin de faire fructifier votre patrimoine…

Les commentaires sont fermés.