Qu’est-ce qu’une obligation ? Petit rappel

IMG_0550Par Keytrade Bank

Une obligation est un titre de créance sur une entreprise ou une institution publique ou un état qui a émis un emprunt. Généralement, un état va recourir à l’emprunt d’état lorsqu’il doit financer des déficits, et une entreprise pour financer sa croissance, cette dernière a donc le choix d’émettre des actions ou des obligations.

Les deux caractéristiques principales de l’obligation sont bien entendu  le terme de l’obligation, ou la durée de l’emprunt, c’est-à-dire quand sera remboursé le capital et  le coupon qui représente le taux d’intérêt (a priori fixe mais qui peut aussi être variable ou lié à un indice de référence) que l’obligation va générer au cours de la période.

L’avantage principal de l’investisseur, c’est qu’il s’agit d’un placement dont les flux financiers futurs sont connus et considérés comme « sûr », en tout cas, plus sûr que le payement d’un dividende ou la croissance du prix d’une action. Dans un portefeuille de «bon père de famille », on va donc souvent retrouver une proportion importante d’obligations (ou fonds d’obligations) si celui-ci veut limiter le risque de ses placements ou si son horizon de placement est plutôt court.

De plus, le placement en obligations va généralement bien se porter lorsque les actions vont mal et vice-versa, ce qui en fait un bon instrument de diversification mais ce n’est pas une règle absolue.

Lorsque l’entreprise émet une obligation, elle va déterminer le taux d’intérêt de son coupon en fonction des conditions de marché qui prévalent à ce moment-là en tenant compte du risque qu’elle représente. Par exemple, une obligation émise par UCB est considérée comme moins risquée que celle d’une petite société récente mais plus risquée qu’un bon d’état belge, par exemple. La référence sera toujours le taux d’intérêt payé par les obligations d’état car il est considéré « sans risque », le taux d’intérêt payé par une entreprise sera donc d’autant plus élevé que son profil s’éloigne de ces types de débiteur considérés comme très sûr (plus petite, plus jeune, plus locale…). C’est à çà que servent les fameux ratings (AAA, AAB…) des grandes agences de notations comme Moody’s ou S&P. Bien entendu, un changement de rating va immédiatement influencer le prix d’une obligation.

Le prix de l’obligation varie parce que le marché obligataire est intimement lié au marché des taux d’intérêts (c’est-à-dire l’offre et la demande globale de tous les types de crédits) et que la valeur de l’obligation va constamment s’ajuster de manière à refléter les taux d’intérêt en vigueur pour des instruments comparables.

Imaginons qu’une société émet une obligation qui paie un coupon qui correspond à un rendement fixe de 3%, et qu’ensuite les taux d’intérêt généralement pratiqués sur les marchés diminuent (parce qu’il y a beaucoup de liquidité et peu de demandes de crédit par exemple), vous vous retrouverez avec un titre financier qui paie « plus » que le marché, votre obligation va donc être fort demandée et son prix va monter de manière à ce que le coupon payé représente exactement le rendement mathématique  ou « actuariel » (c.à.d. la rapport coupon/prix) qui correspond aux nouvelles conditions de marché, par exemple 4%. En résumé, lorsque, de manière générale, les taux d’intérêt diminuent, la valeur des obligations « en circulation » augmente, et lorsque les taux d’intérêt montent, la valeur des obligations diminue.

Que sont les fameux Junk bonds ? Elles ont été rebaptisées « obligations à haut rendement » pour leur donner un nom plus politiquement correct. Il s’agit d’obligations où le rating accordé par les agences de notation est en dessous d’un certain « grade », c’est à dire qu’on considère qu’il y a un risque non négligeable que l’entreprise émettrice ne puisse rembourser sa dette. Pour attirer les investisseurs, ces entreprises vont donc payer des coupons plus élevés pour compenser ce risque, c’est la traditionnelle relation entre le rendement et le risque. Il faut savoir que, généralement, les fonds d’obligations « classiques » s’interdisent statutairement d’investir dans ce type de titres. L’investisseur belge ne risque donc pas de se retrouver avec ce type de titres sans le savoir, par contre, il existe la possibilité d’investir dans des fonds spécialisés en obligations à haut rendement où justement la diversification du portefeuille va, en partie, compenser le risque de défaut d’un émetteur particulier.

Il existe aussi des zéro bonds ce sont des obligations à coupon zéro. Elle ne versent pas de coupons, c’est-à-dire que le remboursement  du capital à l’échéance inclus les coupons «intermédiaires » qui auraient « normalement » été versés dans le cas d’une obligation classique. L’avantage c’est que ça enlève une petite inconnue dans le calcul de l’investisseur, c’est le risque de taux auxquels l’investisseur s’expose s’il désire réinvestir les coupons d’une obligation classique. En effet, personne ne connaît le taux auquel vous pourrez placez vos coupons intermédiaires puisque ceux-ci varient constamment par définition. Dans une obligation à coupons zéro, le taux de rendement effectif sera toujours égal au taux défini à l’origine.

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