Après la crise de 2008, des mesures ont été prises pour mieux encadrer le secteur financier. De ce fait, aujourd’hui, les banques sont mieux contrôlées au niveau de leurs fonds propres, de leur liquidité et de l’information qu’elles fournissent aux clients. Mais elles sont aussi confrontées à d’autres défis : les défis d’un tout nouveau paysage financier.
Le bureau de consultants Roland Berger a réalisé pour compte propre une étude sur une soixantaine de banques européennes dont neuf banques belges. Penchons-nous sur les résultats de cette étude au niveau de la Belgique.
Aujourd’hui, les banques ne dégagent plus une rentabilité suffisante sur leur portefeuille de crédits. Le Belge est un gros épargnant et la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne maintient les taux d’intérêts à des niveaux très bas. Par ailleurs, les banques sont devenues très proches des états qu’elles financent. On a assisté à une redomestication des dettes publiques, c’est à dire que les dettes des états ont réintégré les bilans des banques de leur pays.
Les établissements bancaires belges souffrent de l’importance de leurs coûts de fonctionnement et de marges de crédit plus faibles que leurs voisins européens. Il y a encore trop de concurrence bancaire en Belgique et l’on devrait voir le secteur se reconsolider par de nouveaux rapprochements entre acteurs de la place. Dans un pays très bancarisé, où les coûts de fonctionnement représentent 70% du chiffre d’affaires contre seulement 55 à 60% dans des pays comme la France et l’Espagne, le secteur ne voit pas d’autre issue que de rationnaliser son mode de fonctionnement.
Mais ces problèmes sont classiques face aux défis bien plus variés qui attendent les banques. En effet, demain, on doit s’attendre à l’arrivée de nouveaux opérateurs non-bancaires qui offriront des services monétaires de dépôts et de crédits par des canaux moins classiques. On pense ici aux opérateurs telecom ou à Google et Amazon ou encore aux plateformes de crowdfunding, par exemple.
En marge de cette offre, la clientèle devient de plus en plus digitalisée. C’est par ce canal que se feront les nouveaux clients et c’est la loyauté informatique qui permettra désormais de les garder. Le passage d’un réseau physique à un réseau digital impliquera une hausse des coûts informatiques. Cela nécessitera aussi de nouvelles techniques de marketing et le développement d’une banque de niches, même au sein de grands groupes bancaires (on pense à Fintro ou Direct Bank, par exemple). Les clients, c’est à dire vous et moi, seront plus exigeants en matière de qualité digitale, de frais, d’interactivité et d’offre en matière de contenu didactique et informatif. De ce fait, nous aussi nous serons acteurs de la banque de demain, c’est là le principal défi du secteur ! Pour consulter l’étude en ligne, cliquez ici
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