Prendre le temps d’être papa

par défaut 2013-12-17 à 16.59.32Par la Banque Degroof

En Suède les hommes et les femmes ont les mêmes droits et obligations en ce qui concerne le travail et… la famille. Grâce à une politique familiale de haute qualité, les Suédois sont les mieux lotis en Europe en matière d’équilibre entre vie familiale et responsabilités professionnelles. Parmi l’ensemble des mesures qui ont été adoptées par ce pays, relevons le régime parental souple qui encourage les deux parents à s’investir dans l’éducation des enfants et à prendre leurs responsabilités familiales.

Selon la plateforme européenne pour l’investissement dans l’enfance, « la mère et le père ont droit ensemble à un total cumulé de 16 mois de congés payés par enfant. 13 de ces mois sont rémunérés à 80 % du revenu le plus récent, jusqu’à un plafond d’environ 440 000 couronnes suédoises (51 100 euros) par an en 2011, les trois mois restants étant rémunérés à un taux fixe de 180 couronnes suédoises (21 euros) par jour ».  On constate que les pères prennent environ 24 % du nombre total de jours de congé parental et que le taux d’emploi des femmes (71,8%) était, en 2011 proche de celui des hommes (76,3 %).

En Belgique, nous n’en sommes pas là. Le père a droit à 10 jours de congé de paternité lors de la naissance de chaque enfant alors que la femme a droit à un congé de maternité de 15 semaines. Les hommes qui, lors d’une naissance, désirent prendre du temps pour s’occuper de l’enfant et apporter leur soutien à la mère sont contraints de prendre des congés sous une autre forme. C’est le cas de Philippe Galloy, journaliste à L’Echo, qui a pris deux mois de congé pour la naissance de sa deuxième fille, Louise, née le 9 novembre dernier. « J’ai cumulé les 10 jours légaux de congé de paternité avec tous mes congés de l’année 2013. J’ai donc pris tous mes jours de congé en une seule fois pour la naissance de Louise, ce qui correspond à environ deux mois de congé pour pouvoir m’occuper de mes deux filles puisque Louise a une grande sœur de presque 3 ans », explique Philippe Galloy. Ce jeune papa ne déplore cependant pas l’absence de congé parental à la mode suédoise. « Je ne le déplore pas car je suis conscient qu’il faudrait financer ce type de congés. Cela a un coût. Je pense que les pères qui veulent s’occuper de leur enfant lors de la naissance peuvent faire en sorte que ce soit possible selon leurs disponibilités », estime-t-il.

Qu’est-ce qui a motivé ce jeune père à ne pas prendre de congés pendant l’année pour pouvoir être disponible lors de la naissance de son deuxième enfant ? « Mon épouse a connu des difficultés lors de grossesses précédentes et je voulais être là pour que tout se passe bien et pour la soulager dans les tâches de la maison », ajoute Philippe Galloy. Pour l’aînée, Jeanne, la présence de ses deux parents à la maison est un cadeau et l’arrivée de la jeune sœur se fait de façon plus douce grâce à l’attention plus soutenue du père.

Comment l’employeur perçoit-il ce cumul des congés sur une seule période de l’année ? « J’ai n’ai eu aucune remarque à ce sujet. C’est une situation exceptionnelle pour cette année. D’un autre côté, j’étais là à Pâques, en juillet et août quand le personnel était moins présent. Je ne me sens pas coupable non plus : j’ai travaillé quand les autres étaient en congé », estime encore Philippe Galloy. Aujourd’hui, ce jeune père va conduire sa fille à l’école (comme il le fait d’habitude), s’occupe de divers travaux dans la maison, partage les tâches avec son épouse et l’accompagne chez le pédiatre. Les moments précieux en famille sont savourés durant cette période de fêtes. La rentrée en janvier sera sans doute plus difficile. Surtout pour Jeanne qui retournera à l’école après des vacances où elle aura vu son père à la maison, un papa qui s’en ira aussi retrouver ses bureaux le long du canal à Bruxelles.

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