Après un été sans nuage, l’automne semble annoncer des signes optimistes au niveau économique, signes qui percolent sur les marchés boursiers. En zone euro, le risque systémique concernant la devise s’estompe et la reprise semble se confirmer.
Cette reprise de la croissance est soutenue par différents facteurs : la politique accommodante de la Banque centrale européenne, l’assouplissement de l’austérité budgétaire et une croissance mondiale qui s’accélère. « La reprise est entamée en Europe. Après six trimestres consécutifs de déclin de la croissance, l’économie de l’Eurozone émerge de la récession au deuxième trimestre de cette année. Les principaux indicateurs suggèrent que cette croissance pourrait s’accélérer à court terme », soulignent Keith Wade and Azad Zangana, économistes chez Schroders.
Plusieurs entreprises dans différents secteurs (construction, media, industrie) ont annoncé un bon mois de juillet en termes de chiffre d’affaires. Mais cette reprise est encore ténue à l’image d’un convalescent qui se remet d’une grave maladie. « Cette reprise est fragile et demeure d’abord le fruit d’un rééquilibrage mondial de la croissance au détriment des pays émergents qui ne sont cependant pas tous comparables. La politique monétaire accommodante de la BCE et les ajustements structurels dans les pays du Sud confortent cette amélioration. Saluant la réhabilitation de l’Europe et la poursuite de l’expansion américaine, les taux longs se sont tendus », note la société DNCA Finance dans un de ses points hebdomadaires sur les marchés.
Les investisseurs reprennent aussi confiance. Cette confiance est alimentée par des annonces de grandes opérations financières (du type fusions et acquisitions). Les achats sur les marchés européens reprennent. Les investisseurs prennent plus de risque et commencent à sortir de la classe obligataire pour aller vers des valeurs cycliques. « La panique a pris fin et les marchés sont rentrés dans des eaux plus calmes. Grâce aux solides chiffres économiques et aux promesses des banques centrales de maintenir leurs taux ‘à un niveau faible pendant une période prolongée’, les perspectives semblent favorables pour les marchés au cours des prochains mois », estime Valentijn van Nieuwenhuijzen, Head of Strategy chez ING Investment Management. Selon certains gestionnaires, il ne faut pas perdre de vue la volatilité des marchés. « Selon notre point de vue, il y a trois facteurs qui pourraient accroitre la volatilité : des incertitudes concernant le chemin qui mènera à la croissance, des incertitudes concernant la poursuite de la politique accommodante de la FED et des incertitudes concernant l’instabilité géopolitique au Moyen-Orient », note Russ Koesterich de chez BlackRock. Il reste donc à espérer que ce vent d’optimisme se concrétise. Un optimisme qui doit cependant être teinté de réalisme : la reprise sera lente et nous ne retrouverons sans doute pas les taux de croissance d’antan.
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