Il est très difficile de s’y retrouver dans les frais qui sont perçus dans une sicav. Pourtant c’est un facteur important qui va influencer la rentabilité du fonds. Il est donc essentiel de lire attentivement le KIID, le prospectus et les rapports annuels d’une sicav dans laquelle on est investi ou dans laquelle on va investir.
Les premiers frais qui sont perçus sont les frais d’entrée. Il s’agit de frais qui sont perçus une seule fois lors de la souscription. Si ces frais sont, par exemple de 3%, lorsqu’on verse 100 € seuls 97 € seront effectivement investis dans la sicav.
Viennent ensuite les frais de gestion. Pour les sicav à gestion active classiques, ils oscillent généralement entre 1 et 1,5% par an. Ce sont des frais qui sont perçus chaque année pour couvrir les frais relatifs au métier de la gestion (paiement des gestionnaires). Ces frais sont nettement moindres dans les fonds à gestion indicielle puisque ces fonds se contentent de répliquer un indice et ne supportent donc pas les coûts d’une équipe de gestionnaires actifs et d’analystes. La sicav supporte également une série de frais opérationnels (paiement des réviseurs, banque dépositaire,…).
L’ensemble de tous ces frais (y compris les frais de gestion et hors frais d’entrée) représente le TER (Total Expense Ratio) ou ratio de frais totaux. Ce ratio s’exprime en pourcentage de la valeur d’inventaire du fonds. A cela il convient encore d’ajouter les frais de transactions. En effet, chaque achat ou vente d’actifs dans le fonds engendre des frais. Il est important de se renseigner sur le taux de rotation de la sicav. Plus ce taux est élevé, plus il y a eu de transactions et plus les frais seront élevés.
Certains fonds perçoivent également des frais de sortie qui, comme leur nom l’indique, ne sont perçus qu’une seule fois à la sortie. D’autres fonds peuvent aussi percevoir des commissions de surperformance. Il s’agit de commissions qui sont prises sur la partie de la performance qui dépasse la performance de l’indice de référence. Par exemple, si l’indice a fait une performance de 5% et que le fonds a réalisé, sur la même période, une performance de 7%, une commission de, par exemple, 0,5%, peut être perçue sur les 2% (écart entre la performance de l’indice et celle du fonds).
En marge de ces frais, l’investisseur oublie souvent de regarder les taxes dont il devra s’acquitter s’il vend ou achète une sicav ou lorsqu’il perçoit des dividendes. On se référera, dans ce cadre, aux articles relatifs à la fiscalité des sicav dans la catégorie « fiscalité ».
L’investisseur attentif relèvera que les frais dont il est fait mention dans le prospectus diffèrent parfois des frais qui sont mentionnés dans le KIID. Cette différence provient de la façon dont les frais sont calculés dans chaque document, de la méthodologie utilisée.
Dans le prospectus, les frais sont calculés ex-ante. Ils ne reprennent que les postes principaux comme la commission de gestion, la commission d’administration et celle de la banque dépositaire. Ils sont généralement renseignés dans le prospectus en pourcentage et non en montant nominal.
Par contre, les frais renseignés dans le KIID sont des frais courants ex-post. Ils sont généralement calculés sur une période d’un an. Ils peuvent mentionnés d’autres frais qui ne sont pas mentionnés dans le prospectus. Voici quelques exemples de frais qui peuvent être repris dans le KIID :
- les frais relatifs au commissaire aux comptes et les frais d’audit
- les commissions de permutation d’un compartiment à l’autre
- les frais liés à l’enregistrement du fonds dans d’autres états membres
- les frais juridiques
- les frais liés à la distribution (rétrocession de commissions)
- les droits d’entrée et de sortie lorsque la sicav souscrit ou rachète des parts ou actions d’une autre sicav ou fonds d’investissement.
L’ensemble de ces montants est ensuite transformé en pourcentage sur base de l’actif moyen du fonds durant la période concernée, donnée qui n’est généralement pas renseignée dans le KIID.
La vérification de la concordance des frais courant avec les frais réels devrait surtout se baser sur les rapports périodiques (semestriels et annuels) qui ont, eux aussi, le caractère ex-post et qui contiennent l’ensemble des données nécessaires. Pour s’y retrouver, il faut donc s’armer de patience car il s’agit parfois d’un véritable travail de bénédictin.