A l’instar des autres Européens, le Belge se fait du souci quant à sa pension

Par ING Banque

Il résulte d’une enquête réalisée par ING que les Belges ne sont pas les seuls en Europe[1]à se faire du souci concernant leur pension. Ils craignent non seulement de devoir travailler plus longtemps, mais aussi que leur train de vie, une fois pensionnés, sera inférieur à celui des pensionnés actuels.

La crise financière a pour conséquence que de nombreux Européens se posent encore davantage de questions quant aux perspectives de pension. Ainsi, environ un tiers des personnes interrogées a revu l’âge de la pension à la hausse, suite notamment au changement de l’âge légal de la pension. Ce sont surtout les Néerlandais et les Italiens qui pensent qu’ils partiront à la retraite plus tard. Les Allemands et les Luxembourgeois sont ceux qui envisagent le moins un changement de l’âge de la pension suite à la crise financière. Les Belges se situent entre les deux: ceux qui n’envisagent pas de changement sont un tout petit peu plus nombreux que ceux qui tablent sur un relèvement de l’âge de la pension. 30 % des Belges qui ne sont pas encore pensionnés invoquent la nouvelle législation pour expliquer qu’ils devront travailler plus longtemps. Mais 6 % craignent que la valeur de leur fonds de pension et de leur épargne à long terme ait trop baissé que pour pouvoir partir plus tôt à la retraite.

Même si la crise financière n’est pas l’argument déterminant, le Belge moyen est convaincu qu’il devra travailler plus longtemps que l’actuelle génération de pensionnés. 60 ans est l’âge moyen auquel les personnes interrogées déjà pensionnées sont parties à la retraite. Mais 65 ans est l’âge moyen auquel les personnes actives qui ont participé à l’enquête pensent qu’elles prendront leur retraite. Sur ce plan, la Belgique n’est pas une exception. Dans les autres pays européens aussi la population active s’attend à prendre sa retraite en moyenne 5 ans plus tard que la génération actuelle de pensionnés.

Une petite majorité des Belges pensionnés estime disposer de revenus suffisamment confortables. Mais la Belgique ne fait pas partie pour autant des pays les plus confortables pour les pensionnés. Etrangement, à l’heure actuelle c’est l’Espagne qui semble être le pays le plus confortable. En Allemagne, au Luxembourg et en Autriche aussi les pensionnés ne se font pas beaucoup de soucis concernant leurs revenus. “Ces réponses sont en corrélation avec les taux de remplacement. Il résulte de ces derniers que le revenu actuel des pensionnés par rapport à leur revenu au cours des cinq dernières années de leur vie active est le plus élevé en Espagne, au Luxembourg et en Autriche,” explique Peter Vanden Houte, Chief Economist d’ING Belgique.


[1] Cette enquête a été menée en collaboration avec  TNS NIPO dans 12 pays européens où ING exerce des activités de  banque retail. Dans chaque pays, environ 1.000 personnes ayant 18 ans ou plus ont participé à cette enquête qui s’est déroulée du 18 mai au 6 juillet 2012.

Les personnes aujourd’hui pensionnées estiment que les futurs pensionnés ne pourront pas se permettre le même train de vie qu’elles actuellement. C’est ce que pensent un peu plus de  60 % des pensionnés belges. Au Royaume-Uni, en France, en Italie et en Espagne ce sont même plus de 70 % des pensionnés qui estiment que les futures générations de pensionnés devront se contenter de moins. Cet avis est d’ailleurs partagé par la population active : une majorité des personnes interrogées estiment qu’une fois pensionnées elles seront moins bien loties que la génération actuelle de pensionnés. Seuls les Roumains et les Turcs n’ont pas la même conviction. Il s’agit précisément des deux pays qui affichent le plus bas PIB par habitant. Ils sont encore dans une phase de rattrapage économique et donc en plein essor. Il n’est donc pas étonnant que la population active de ces pays table encore sur une pension meilleure que celle de l’actuelle génération de pensionnés.

Comparativement à d’autres Européens, les Belges encore actifs sont relativement fort inquiets quant à savoir s’ils auront suffisamment d’argent pour jouir d’une retraite confortable. Et les Français, les Italiens et les Espagnols se font encore plus de soucis. “Etant donné que l’Espagne et l’Italie sont ciblées par les marchés financiers et que certains acquis sociaux sont remis en question, il n’est pas illogique que la population de ces pays s’inquiète de son avenir. Et les Français et les Belges ont manifestement aussi des doutes concernant la stabilité financière de leur pays à long terme,” précise Peter Vanden Houte.