A priori, les trackers sont des instruments de placement simples et liquides. Ces fonds cotés en bourse se contentent d’investir dans toutes les valeurs d’un indice permettant ainsi de suivre, de traquer les évolutions des marchés sans interférence humaine dans la décision d’investissement. Mais derrière un fonctionnement apparemment simple se cachent des pratiques risquées qui sont très peu transparentes.
Dans le cas des ETF physiques (qui trackent l’indice), une des pratiques couramment observée est le prêt de titres détenus en portefeuille. Cette pratique engendre des risques de contrepartie pour le détenteur de l’ETF sans que celui-ci ne réalise la portée de ce risque. En effet, le détenteur d’un ETF n’est souvent pas au courant de ce prêt de titres. De plus, on constate que, souvent, le produit de la location de ces titres ne revient pas dans le fonds mais bien dans le portefeuille du gestionnaire. L’investisseur court donc un risque sans le savoir et en n’étant pas rémunéré. Cependant, ces pratiques ont récemment fait l’objet d’une nouvelle législation. Ces prêts devront, dès 2013, être notifiés aux investisseurs et 100% des commissions perçues dans le cadre des prêts de titres devront retourner au fonds.
Dans les ETF synthétiques (qui ne répliquent que la performance de l’indice mais investissent dans un autre sous-jacent), on est face à une construction sur base d’un indice sous-jacent qui est différent de l’indice de référence le tout combiné avec l’utilisation de produits dérivés. Dans ce cas, l’investisseur court un double risque : d’une part, il y a le risque lié aux contreparties des dérivés et, d’autre part, il y a le risque lié au sous-jacent. Ce sous-jacent qui est différent de l’indice affiché, devrait, en principe être aussi liquide que le sous-jacent auquel se réfère le tracker et devrait être coté sur le même fuseau horaire pour éviter les risques de non-simultanéité des opérations en cas de réalisation du sous-jacent.
Ce que l’on peut reprocher à ces produits qui se traitent en Bourse aussi facilement que des actions, c’est leur manque de transparence. L’investisseur est très mal informé concernant la construction de ces produits et sur le risque qu’il court.