Une obligation est un placement assez sûr mais qui n’est cependant pas dénué de risque, contrairement à ce que l’on croit. Passons en revue les risques potentiels encourus.
Le risque débiteur
La capacité de l’émetteur d’une obligation à payer les intérêts et à rembourser le capital à l’échéance dépend de sa solvabilité. La différence de risque encouru entre deux émetteurs (Etat ou entreprise) se mesure par la différence de rendement offert pour des emprunts aux caractéristiques techniques similaires. Concrètement, un débiteur de bonne qualité peut se permettre d’émettre sur le marché un emprunt avec un rendement plus faible.
La solvabilité est une donnée dynamique réévaluée constamment par les agences de notation qui surveillent les vicissitudes des pays et des entreprises. Elles leur attribuent des cotes, les fameux « ratings ». Attention, provenant d’analyses de crédits, ces derniers n’ont pas de pouvoir prédictif ; il s’agit simplement d’opinions.
Pour limiter le risque, le choix doit se porter principalement sur des émetteurs de rating minimal « Investment Grade », réputés et sains et qui donnent une large assurance de remboursement.
Le risque monétaire
La vaste gamme de monnaies européennes a été fortement réduite par l’introduction de l’euro. Outre la monnaie unique, il ne subsiste plus en effet que quelques monnaies européennes (NOK, SEK, GBP,…).
Les monnaies de la zone dollar constituent une bonne diversification mais certaines sont davantage liées au prix des matières premières.
Les devises à haut rendement (des pays émergents) offrent une rémunération substantielle qui compense le risque élevé de lourde dépréciation. La prudence est toutefois de mise avec de telles monnaies à pondérer modérément dans un portefeuille.
Le risque de taux d’intérêt
Lorsque les conditions de taux d’intérêt changent sur le marché, la valeur de l’obligation fluctue. Si les taux diminuent, la valeur augmente et inversement. Plus la durée de l’obligation est longue, plus ce mouvement de cours jouera.
Cette notion est extrêmement importante pour une gestion active du portefeuille obligataire. Au début d’une période de baisse des taux d’intérêt, il faut choisir des obligations de longue durée pour bloquer pour longtemps l’intérêt élevé et maximiser la plus-value en capital. Si, au contraire, on se retrouve à la veille d’une remontée des taux d’intérêt, mieux vaut donner sa préférence à des obligations de courte durée dont la baisse de cours sera limitée et qui pourront être réinvesties à l’échéance à des conditions plus favorables.
Le risque de liquidité
Sera-t-il possible de récupérer à n’importe quel moment les fonds investis ? Autrement dit, pourra-t-on revendre facilement les obligations détenues en portefeuille ?
Pour les obligations cotées en Bourse (surtout les emprunts d’Etat) et la plupart des euro-obligations, il y a de larges possibilités de négociation. Avec des émetteurs connus et dans une monnaie courante, il n’y a en général pas de mauvaises surprises.
Le risque zéro n’existe pas
Pour réduire l’ensemble de ces risques, il convient de bien diversifier les lignes obligataires acquises ou bien d’investir dans des fonds d’obligations qui présentent l’avantage d’une saine répartition, d’une gestion active, de la liquidité et parfois même d’un avantage fiscal.