Le rendement et le risque d’un portefeuille dépendent essentiellement de sa répartition entre différents types d’actifs (actions, obligations, …). Diverses méthodes ont été élaborées pour optimiser ce processus de répartition.
L’assurance portefeuille est une technique de gestion d’actifs financiers qui permet de garantir une valeur minimale du portefeuille à un horizon de temps donné, tout en pouvant profiter d’une hausse éventuelle des marchés. Elle confère donc une protection si certains actifs à risque venaient à baisser (une sorte de « stop loss »).
La gestion active « manuelle »
La méthode traditionnellement utilisée (gestion active) consiste à continuellement ajuster la part des actifs à risque et celle des actifs sans risque. Cette pratique est assez comparable à la combinaison d’un portefeuille d’actions avec l’achat d’options de vente (ou options put), c’est-à-dire une option permettant au souscripteur de vendre un titre ou un sous-jacent à un prix fixé à l’avance et à une date déterminée. On parle de « put européen » si le souscripteur peut exercer son droit uniquement à la date de maturité et de « put américain » s’il peut l’exercer à tout moment avant ou à la date de maturité.
Toutefois, cette technique d’assurance par le biais d’options réelles (négociables en Bourse) souffre de quelques inconvénients.
Primo, ces options sont souvent de type « américaines » c’est-à-dire exerçables quotidiennement et coûtent donc très cher.
Secundo, elles sont émises pour le court terme, en général 3 mois, durée insuffisante pour la couverture d’un portefeuille. Elles doivent donc impérativement être renouvelées pour assurer une couverture permanente.
Et, enfin, les prix d’exercice sont standardisés et donc difficilement adaptables à la gestion de portefeuille.
Pour ces différentes raisons, les options synthétiques ont été créées. Il s’agit d’une conjonction entre un placement sans risque à court terme et une « position courte » en actions ( autrement dit « la vente d’actions »). En pratique, cela nécessite un ajustement continu du portefeuille et est assez coûteux à cause du nombre de transactions à effectuer. C’est loin d’être l’instrument idéal de protection.
Nouvelles techniques : la gestion informatisée
C’est pourquoi d’autres voies ont été exploitées par les gestionnaires de fonds. Grâce à la gestion quantitative informatisée, des techniques plus sophistiquées permettent aujourd’hui – après avoir déterminé toute une série de paramètres (valeur plancher, multiple de proportion à investir dans l’actif à risque,…) – de déclencher automatiquement des ventes lors d’un mouvement baissier et des rachats dès l’amorce d’un mouvement haussier.
Cependant, cette méthode de gestion présente également quelques inconvénients :
- Le degré de rapidité du mouvement de marché conditionne l’efficacité de cette technique. Lorsque le mouvement baissier est brutal, le maintien de la valeur plancher peut effectivement être mis en péril ;
- Un marché particulièrement volatil va enclencher un grand nombre de transactions et générer davantage de frais ;
- L’accompagnement fidèle des marchés dépend du multiple de proportion (d’accélération) paramétré initialement.
En somme, par cette technique, la ventilation du portefeuille s’opère non plus sur la base d’une analyse macro-économique ou statistique mais en fonction d’un objectif donné : la garantie d’une valeur minimale à une échéance donnée.
Ainsi, les actions entreprises sont fonction des opportunités du moment. L’assurance de ce portefeuille a été simplifiée par l’introduction d’une stratégie consistant à investir dans l’actif à risque : un multiple constant de la différence entre la valeur du portefeuille et la valeur plancher de celui-ci.
Nous le voyons, les techniques de gestion d’un portefeuille pour assurer le meilleur rendement sont nombreuses et évoluent avec le temps et les outils mis à la disposition des gestionnaires.