Qu’est-ce qu’une obligation convertible ?

Une obligation convertible est une obligation qui donne le droit (et non l’obligation !) à son détenteur de convertir ses titres en actions à tout moment ou sur une période donnée, à des conditions fixées à l’avance. Une obligation convertible se comporte donc comme une obligation ordinaire à laquelle on aurait attaché une option d’achat sur une action (une option call).

Ce type de placement concède un taux d’intérêt légèrement inférieur aux obligations ordinaires mais il offre une protection vers le bas et une possibilité de valoriser l’option d’achat sur le sous-jacent. Lorsque la conversion a été faite, les intérêts ne sont plus dus et le détenteur a droit à des dividendes sur l’action sous-jacente. La conversion a un caractère irréversible : son détenteur ne peut plus la reconvertir en obligation.

Ce type de placement se caractérise par une période, un prix et un rapport de conversion (combien d’actions par obligation). Un cours de conversion est calculé régulièrement en divisant le cours de l’obligation par le rapport de conversion fixé lors de l’émission. On appelle prime de conversion, la différence entre le cours de conversion et le cours de l’action. Les intérêts perçus font l’objet d’un précompte mobilier de 21% et la conversion en actions n’est pas imposable.

Le risque d’un tel placement se situe entre un risque obligataire et un risque en actions. Le risque de taux d’intérêts est limité par rapport à une obligation ordinaire sauf si l’action subit une décote importante. Dans les périodes de turbulences ou d’incertitude, les obligations convertibles représentent, semble-t-il, une bonne alternative aux placements en actions. Le seul véritable moment où il convient de ne pas entrer dans un placement en obligations convertibles, c’est lorsque les taux montent conjointement à une période de récession qui entraîne une baisse drastique et continue des cours des actions. La volatilité de ces obligations est plus importante que celle des obligations ordinaires car elle suit celle de l’action sous-jacente. Par contre, ceux qui détiennent des obligations convertibles auront une assez bonne protection contre une baisse éventuelle des marchés boursiers puisqu’en cas de scénario catastrophe, ce type de placement permet de récupérer sa mise initiale tout en bénéficiant d’un rendement sous forme de taux d’intérêts.

On constate que ces obligations convertibles sont généralement émises par des sociétés en phase de croissance dont le rating est inférieur à celui des grands noms. La liquidité de ce placement peut s’avérer parfois réduite, le marché des obligations convertibles étant relativement étroit. Ce type de produit est assez complexe et nécessite un suivi spécifique. L’investisseur particulier privilégiera l’entrée sur ce marché par l’intermédiaire d’un fonds qui lui offrira une diversification et lui évitera tout souci relatif à la gestion.

Attention, il ne faut pas confondre une obligation convertible avec une obligation reverse convertible. Dans le cas de l’obligation reverse convertible, l’émetteur de l’obligation a le droit de rembourser l’obligation à l’échéance soit en espèces (si le cours de l’action a monté) soit en actions sous-jacents (si le cours de cette action est descendu). Le risque pris dans ce type de placement est donc beaucoup plus important car il expose l’acheteur à la baisse de l’action sous-jacente.

Illustration: Wikimedia Commons

6 réponses sur “Qu’est-ce qu’une obligation convertible ?”

  1. Bonjour,

    Tout d’abord, merci pour l’article!

    Est-il possible d’émettre des obligations convertibles en Belgique dans une SPRL ? (j’ai entendu dire que ce n’est possible que pour les SA)

    Je vous remercie d’avance !

    1. Il est effectivement impossible d’émettre des obligations convertibles en Belgique dans une SPRL en ce en vertu de l’article 232 du Code des droit des sociétés :

      «Art. 232. Il peut exister dans les sociétés privées à responsabilité limitée des parts et des obligations.
      Ces titres sont nominatifs. Ils portent un numéro d’ordre.
      Il ne peut être émis de parts bénéficiaires non représentatives du capital [ni de warrants ou d’obligations convertibles].»

  2. Bonjour

    Y-a-t il la possibilité d’émettre des obligations convertibles en Belgique
    dans une SCRL (société coopérative à responsabilité limité)
    D’avance merci pour votre réponse
    Avec mes compliments

    1. En raison de sa nature particulière et de son caractère intimement intuitu personae, la société coopérative répond à des règles strictes pour ses parts représentant des droits sociaux. Par contre, la loi reste muette concernant l’émission d’obligations, ce qui laisse à croire que la société coopérative peut librement émettre des obligations, avec une souplesse plus grande par exemple qu’une société anonyme qui elle est soumise à des dispositions légales plus sévères. L’obligation convertible ayant quant à elle pour vocation d’être convertie en parts sociales, répondant à des règles spécifiques et strictes pour les sociétés coopératives, il faudra s’assurer que toutes les obligations convertibles soient d’une part nominatives et que les souscripteurs soient agrées comme associés « potentiels » conformément aux règles applicables aux parts sociales, afin d’assurer une conversion fluide le cas échéant. Les auteurs sont toutefois partagés sur la question.

  3. Une obligation hybride est une obligation qui a à la fois les caractéristiques d’une obligation (titre de créance qui représente une dette) et les caractéristiques d’une action (qui représente une partie du capital). Dans cette catégorie de produits, on trouve les obligations convertibles qui sont des obligations (dettes) qui peuvent être remboursées en actions (capital).

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