Une nouvelle notion fait son apparition dans le monde des placements : l’investissement à impact social (impact investing). Il ne s’agit pas à proprement parler d’un investissement socialement responsable (ISR) mais d’un investissement qui permet de donner à son épargne une dimension sociale en finançant des entreprises qui sont rentables économiquement et qui ont un fort impact social. Ces investissements se font essentiellement dans des entreprises sociales.
Qu’entend-on par entreprises sociales ? Il s’agit d’entreprises qui ont une utilité sociale dans leur activité de base. On retrouve dans ce secteur des organisations à but non lucratif mais marchandes, des entreprises à finalité sociale, des entreprises à finalité lucrative et sociale. Par ce biais, il est possible d’investir, par exemple, dans des ONG qui vendent des services, dans des entreprises coopératives ou dans des entreprises classiques mais qui produisent des biens et services qui répondent à un besoin social comme par exemple, des entreprises de logement social, des centres d’affaires pour associations, des entreprises qui pratiquent la réinsertion sociale, des entreprises développant des technologies pour améliorer la vie des handicapés.
De plus en plus de sociétés ou de fonds sont créés pour investir dans ces entreprises à finalité sociale et pour leur procurer, en marge des capitaux investis, un accompagnement et une expertise pour encadrer le dirigeant dans sa stratégie à long terme et dans son développement commercial.
Les entreprises sont sélectionnées sur base de deux types de critères.
– des critères analysant leur réel impact sur la société
– des critères qui analysent, selon une méthodologie issue du capital à risque, leur capacité à générer du rendement et leur solidité financière.
Ces investissements ont donc un double rendement : un rendement social et un rendement financier. Il s’agit d’investissements qui s’apparentent à du «venture capital » et qui sont donc, de ce fait, assez risqués, réservés à des investisseurs avertis et devant s’envisager sur un horizon d’investissement plutôt long (entre 5 et 7 ans minimum).
Actuellement, l’offre en matière d’investissement à impact social reste encore réservée à des investisseurs fortunés et avertis. Il n’existe pas encore de fonds de ce type commercialisés vers le grand public.
Cependant, cette offre devrait se développer dans l’avenir. Plusieurs facteurs laissent en effet pressentir son expansion à terme:
– Ce type d’investissement est appuyé par des initiatives soutenues par le Commissaire européen Michel Barnier au niveau européen qui prévoit des mesures pour encourager ce type de financement vers l’économie sociale (social business act, une initiative dont on peut consulter les détails sur http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2011:0682:FIN:FR:PDF ).
– Compte tenu de l’évolution des finances publiques, les Etats seront de moins en moins aptes à financer le développement de l’économie sociale et devront donc encourager, par diverses mesures, des projets financiers privés à finalité sociale.
– Davantage de fonds et de structures se développent en vue de diriger les capitaux privés vers le financement de l’économie sociale.
– Les universités et grandes écoles forment également de plus en plus de jeunes dans ce domaine.
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