Un retour en grâce du marché russe des actions ?

Par Dexia AM

Le retour de l’appétit au risque depuis le début de l’année est présent sur l’ensemble des marchés mondiaux des actions. Mais en Russie, la hausse est assez spectaculaire. Depuis le plancher atteint en octobre dernier, le marché russe a gagné plus de 30 %. Est-ce une tendance durable ?

Les raisons principales de cette hausse proviennent principalement des résultats des élections parlementaires et présidentielle qui se sont tenues fin 2011 et en mars de cette année. La réélection de Vladimir Poutine a été bien accueillie par les marchés. Les promesses d’augmentation de dépenses sociales ainsi que la hausse du prix du pétrole et des dépenses en matières de défense sont des gages de stabilité et de confiance pour les investisseurs tant institutionnels que domestiques. Il faudra à présent voir quelle direction la nouvelle « présidence Poutine » va prendre.

On s’attend à une hausse de l’économie russe de l’ordre de 3,5 % en 2012, principalement tirée par la demande interne. La hausse pourrait également être plus importante si le prix du pétrole venait à augmenter. Ceci dépendra évidemment de l’évolution de la situation en Iran et de la reprise ou non de l’économie mondiale.

La consommation des ménages devrait, quant à elle, bénéficier de la hausse des dépenses sociales (support de 0,5 à 1 % au PIB annuel au cours des prochaines années) et l’inflation devrait poursuivre sa courbe descendante. Néanmoins cette dernière tendance pourrait-être bridée par une hausse des taxes sur le gaz et les produits pétroliers raffinés au second semestre. Les hausses de salaire envisagées pour les enseignants et les médecins et la construction de logements pour l’armée devront bien trouver une source de financement ! Le cours actuel du pétrole ne permettant seulement que d’équilibrer le budget de l’État.

Quelle sera l’évolution du marché des actions ?

La valorisation du marché russe reste attrayante. A long terme le potentiel de hausse est appréciable même si les risques demeurent. Les premiers signes de la politique qui sera appliquée par le nouveau gouvernement montrent une tendance marquée au «populisme ». Une hausse des taxes sur les conglomérats gaziers et pétroliers devraient financer les dépenses sociales mais ne devraient pas faire baisser la dépendance de la Russie au prix du pétrole. La lutte contre la corruption et la fuite des capitaux devront également être prises à bras le corps.

A moyen terme une réforme des marchés locaux des actions devraient bénéficier à l’ensemble du marché russe. L’accès aux investisseurs (internationaux) sera facilité et devrait faire de Moscou un vrai centre financier pour l’Europe de l’Est et une partie de l’Asie centrale. Des privatisations et de nouvelles introductions en Bourse ainsi qu’une hausse de la participation des investisseurs institutionnels russes devraient augmenter l’attractivité du marché russe des actions et renforcer sa diversification.

La hausse des revenus des ménages russes et les dépenses du gouvernement devraient aussi servir de support au marché. Les distributeurs alimentaires, les revendeurs de produits électroniques et l’immobilier devraient bénéficier de cette croissance en hausse. Tout comme le secteur des infrastructures qui sera « boosté » par les prochains Jeux Olympiques d’hiver à Sochi et par la prochaine Coupe du monde de Football en 2018.