Nous voilà en 2012. Dans un contexte économique troublé, il est difficile de se diriger. Les paradigmes traditionnels de l’économie volent en éclats. «Le risque politique est désormais le principal moteur de la volatilité des marchés : l’incertitude entourant les politiques monétaires et fiscales dans la zone euro met à mal les détenteurs d’actifs à risque. Une situation encore renforcée par le fait que la capacité du système financier à «absorber» une partie du risque s’est sensiblement atténuée en raison du processus de désendettement en cours dans le secteur bancaire et des changements réglementaires qui ont accru le coût du capital. Aussi longtemps que l’Europe n’aura pas trouvé de solution crédible et collective au surendettement public dans lequel sont plongés plusieurs de ses Etats membres, l’incertitude continuera, telle l’épée de Damoclès, à menacer l’économie mondiale», estime Thierry Masset, Chief Investment Officer chez ING Belgium. La menace d’un credit crunch est bien présente en Europe en raison du nécessaire assainissement des bilans par lequel les banques vont devoir passer.
En Europe, les agences de notation ont encore sévi en dégradant la note de pays tels que la France qui a perdu son mythique triple A. Tous les pays, à l’exception de l’Allemagne et de la Slovaquie, voient leur note assortie d’une connotation négative et le Portugal ne fait plus partie des pays bénéficiant d’une note Investment Grade. «La perte du AAA par l’Autriche et la France ne devrait pas avoir un impact important sur les marchés. En revanche, la situation de l’Italie est plus sensible compte tenu de son niveau de notation proche de certains seuils. Il est aussi probable que ces décisions renforcent le poids de l’Allemagne dans les négociations au sein de la zone euro. Le processus de résolution de la crise prend du temps, chaque sommet apportant une petite partie de la réponse. Le prochain aura lieu le 30 janvier», souligne-t-on chez Lazard Frères Gestion. Quant aux gestionnaires de Franklin Templeton, ils préviennent que les cours des obligations vont en sens opposé à celui des taux d’intérêts et que le cours des obligations dans les portefeuilles risque de diminuer en raison de la hausse des taux.
La Saxo Banque est, quant à elle, très alarmiste concernant 2012. Selon cette banque, une tempête s’annonce sur tous les fronts : macroéconomiques, sur les marchés des actions, en Asie et sur les matières premières. Un conseil donc : attachez vos ceintures !
C’est aussi l’absence de solution au problème du déficit budgétaire américain et la faiblesse de la consommation qui plomberont la reprise aux Etats-Unis, selon ING.