Qu’est-ce que les PIGS ?

En anglais, « pig » signifie cochon. Mais ce terme a envahi la presse économique après la crise de 2008. Que signifie-t-il ? « PIGS » est un acronyme de Portugal, Irlande, Grèce et Spain (Espagne). Cet acronyme reprend les pays du Sud de l’Europe qui connaissent des problèmes concernant leur dette souveraine. Assimiler ces pays à des pigs revient aussi à dire que leur situation économique est catastrophique.

Chacun de ces pays est confronté à un problème d’endettement important. Le Portugal (P), comme l’Irlande (I) et la Grèce (G) sont confrontés à une dette élevée, d’importants déficits budgétaires et une croissance économique faible. En Irlande, il faut encore ajouter le problème lié au système bancaire et en Espagne (S) on assiste à une crise du crédit suite à l’effondrement de son marché immobilier.

Compte tenu de leur situation, ces pays doivent emprunter de l’argent à des taux très élevés, ce qui aggrave encore leur état de faiblesse. Il s’agit d’un véritable cercle vicieux. Quelles sont les solutions à ce problème qui pourrait entraîner ces pays hors de la zone euro ?

La première solution, est la résolution prise par ces Etats de redresser la situation de leurs déficits publics par des plans d’austérité : diminution des dépenses, baisse des salaires des fonctionnaires, augmentation des recettes, hausse de la taxation directe et indirecte. Ces mesures ont entraîné des mouvements de protestations au sein de la population de ces pays. On se souvient de la vague de contestation des indignés à Madrid et des révoltes urbaines en Grèce. Ces résolutions ne semblent cependant pas suffisantes.

Une autre solution a été apportée par l’Europe en échelonnant la dette grecque sur une durée plus longue. Cette solution n’en est cependant pas une car le problème du remboursement de la dette (principal et intérêts) reste entier.

Quelles solutions pourrait-on encore apporter ? On pourrait déloger un ou plusieurs de ces pays de la zone euro. Ce ne serait cependant pas une solution qui sortirait ces pays de l’ornière. Beaucoup d’économistes ont la conviction que les pouvoirs politiques sont en retard sur les événements. Des mesures sont cependant possibles, voire nécessaires. La BCE pourrait étendre ses capacités d’intervention en se portant acquéreur de papier détenu par le secteur bancaire. On pourrait donner aux pouvoirs politiques la possibilité de racheter les dettes en augmentant les moyens de l’EFSF (Fonds de Soutien Européen) de 400 à 800 milliards d’euros. Une solution serait aussi de créer des eurobonds, des obligations émises directement par l’Eurozone et non plus pays par pays. Ces décisions doivent être prises par les pays de l’Union monétaire européenne. Au-delà du problème économique des PIGS, nous sommes véritablement face à un problème politique.

Seule embellie dans ce ciel gris :  la situation de l’Irlande a connu une amélioration avec une croissance surprenante au 2e trimestre de cette année de 1,6 % soutenue essentiellement par les exportations alors que la faible consommation intérieure inquiète encore. Alors, le I de PIGS est-il en passe de représenter bientôt l’Italie plutôt que l’Irlande ?