Surprise pour certains depuis quelques semaines : la valeur nette d’inventaire de leurs fonds obligataires a chuté, parfois fortement. Comment est-ce possible ?
Les placements en obligations sont certes plus sûrs que les investissements en actions, cependant ils renferment plusieurs risques :
- Risque crédit (aussi appelé risque émetteur ou risque de défaut) :
Il s’agit du risque que l’émetteur de l’obligation se retrouve en incapacité de rembourser la dette qu’il a envers le détenteur de cette obligation à l’échéance (vous avez dit Grèce ?). Ce risque s’évalue parfois sur base de la notation crédit attribuée à l’émetteur par des agences telles que Moody’s, Fitch ou S&P. On peut également avoir une idée du risque de défaut en vérifiant le prix à payer sur les marchés spécialisés pour se couvrir contre ce risque via une « assurance » (CDS ou credit default swaps). Traditionnellement, les obligations des gouvernements (sur les marchés développés) sont estimées plus sûres que les obligations d’entreprises ou les obligations émergentes – ces dernières offrant alors généralement un rendement plus important pour compenser le risque. - Risque devise :
Cela va de soi : il suffit d’imaginer un rendement de 3% d’une obligation libellée en dollars… et malheureusement une baisse de 4% du cours du dollar par rapport à l’Euro sur la même période. Notons néanmoins qu’au contraire l’effet devise peut devenir une opportunité pour vos placements : en ce moment par exemple, plusieurs investisseurs institutionnels reviennent sur les obligations en devises asiatiques, parce qu’ils estiment que ces devises sont sous-valorisées par rapport à l’Euro. Ainsi, en plus du rendement local, ils espèrent bénéficier de la performance des monnaies en question par rapport à l’Euro. C’est réservé aux investisseurs avertis, ou à des investissements via des fonds de placement spécialisés dans ce type de gestion. - Risque d’inflation :
Cela semble évident mais rappelons-le tout de même, il est possible que les rendements obtenus sur une obligation soient inférieurs au niveau d’inflation… et donc que l’on perde de l’argent en termes nets. D’où l’émergence d’obligations indexées sur l’inflation, qui offrent un rendement égal au niveau de l’inflation + X%. Ces dernières ne sont cependant pas toujours un placement idéal : il est important de comparer le coût de cette « protection » avec le rendement que l’on obtient au final. - Risque de taux d’intérêt :
Vous n’y serez exposé si vous traitez les obligations sur le marché secondaire (au lieu d’investir à l’émission et de détenir les titres jusqu’à l’échéance). Lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur d’une obligation sur le marché secondaire diminue (puisque les nouveaux investisseurs préféreront investir dans une obligation plus généreuse… et exerceront donc une pression à la baisse sur les cours des obligations existantes). A l’inverse, l’évolution des taux devient également une opportunité si vous détenez par exemple une obligation à 5% et que les taux moyens passent à 4% : en effet, votre obligation pourra s’échanger à une valeur supérieure à sa valeur nominale, puisque davantage d’investisseurs seront intéressés par le coupon supérieur offert. La sensibilité d’une obligation (ou d’un fonds obligataire) au risque de taux d’intérêt est complexe à évaluer et s’estime notamment par une mesure appelée duration. Cela fera l’objet d’un prochain article.
Bref… l’investissement obligataire n’est pas de tout repos et il est important de bien comprendre les facteurs qui peuvent influencer votre portefeuille à la hausse comme à la baisse, pour en tirer parti !
Cet article est rédigé par Franklin Templeton Investments