Où trouver du rendement dans les marchés actuels ?

Comment investir à l’heure d’aujourd’hui dans les marchés obligataires ?  Existe-t-il d’autres options que les fameux bons d’Etat si populaires ces jours-ci?

Il nous a semblé utile de nous adresser à un expert en la matière: nous avons donc demandé à Michael Hasenstab, directeur de l’équipe « obligations internationales » chez Franklin Templeton, comment il investit actuellement pour les fonds obligataires qu’il gère.

Son équipe adopte une approche contrariante, avec la conviction qu’il faut aujourd’hui sortir des sentiers battus pour trouver plus de rendement et plus de sécurité que sur des marchés obligataires dits « traditionnels ». Trois axes importants se retrouvent dans les portefeuilles:

1 – Eviter les pays classiques (USA, zone Euro, Japon): ceux-ci doivent faire face à une période de très faible croissance et sont de plus en plus endettés… alors que d’autres marchés sont dans une démarche inverse, avec de moins en moins de dettes (souvent moins de 40% du PIB) et de plus en plus d’indépendance financière (grâce à des réserves de change importantes). Citons par exemple la périphérie de la zone Euro (Pologne, Norvège, Suède), certains marchés asiatiques (Corée du Sud, Malaisie) et plusieurs pays d’Amérique Latine. A niveau de rendement égal, les pays moins classiques sont donc paradoxalement souvent plus sûrs que leurs homologues « traditionnels ».

2 – Investir dans les monnaies locales: certaines devises considérées comme exotiques sont vouées à s’apprécier par rapport à l’Euro. C’est notamment le cas dans de nombreux marchés émergents, où les banques centrales n’auront pas d’autre choix que de laisser leur devise s’apprécier pour éviter une inflation trop importante. C’est également le cas de certaines devises de pays développés qui bénéficient de la forte demande en ressources naturelles : citons notamment la couronne norvégienne – pétrole, gaz, énergie hydraulique – et le dollar australien – ressources minières, pétrole. Choisir des obligations en devise locale peut donc parfois rapporter davantage… à condition de les choisir en connaissance de cause (d’où l’utilité de confier cette tâche à un professionnel).

3 – Opter pour des obligations à duration courte: l’équipe de Franklin Templeton anticipe actuellement une hausse des taux à long terme, en réaction à l’afflux massif de liquidités sur les marchés via les mesures prises notamment par la Réserve Fédérale américaine et la Banque Centrale Européenne. Toutes ces liquidités, une fois sur le marché, partent à la chasse au rendement élevé et se retrouvent majoritairement dans les marchés émergents… ce qui devrait pousser les taux à la hausse. Or, nous l’avons vu précédemment, les hausses de taux d’intérêt sont nuisibles pour la valorisation d’un portefeuille obligataire: l’équipe se recentre donc sur les durations (et maturités) courtes. Il existe par exemple des obligations brésiliennes à 2 ans offrant un rendement de 10.9%: voilà une des possibilités de maintenir un bon niveau de rendement dans un portefeuille tout en réduisant le risque crédit, puisque la maturité est courte et que l’économie brésilienne s’améliore grandement.

Tous ces paris sont pris aujourd’hui avec une perspective à long terme, en tablant sur ce que sera le monde dans 3 à 5 ans : une telle approche implique de ne pas paniquer en périodes de forte volatilité à court terme, lorsque le marché ne reflète pas forcément les fondamentaux réels des différentes économies. Pour l’investisseur qui a un peu de temps devant lui, faire preuve de ce type de courage et investir sans suivre la foule, via des produits obligataires flexibles, sera peut-être la meilleure approche… Rendez-vous dans un an pour faire le point!

Cet article est rédigé par Franklin Templeton Investments